10 ultra-trails en 11 semaines, une performance incroyable pour Sangé Sherpa, coureur Bisontin

Le coureur Bisontin Sangé Sherpa vient de finir une série de 10 ultra trail en 11 semaines. Un exploit sportif qu'il a fait avant tout "pour le plaisir" et parce qu'il en avait envie. Retour sur cette aventure extraordinaire.

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Dix ultra-trails en onze semaines. Pour ceux qui ne le savent pas, il s’agit de courses de plus de 100 km, et ça, tous les week-ends. Vous ne rêvez pas, il s'agit bel et bien du nouvel exploit sportif de Sangé Sherpa, bisontin d’adoption. Dans le monde de l’ultratrail, on dit de lui qu’il vient d’un autre monde. De quoi le faire sourire.

"Le mental, c’est 50 % du travail et de la réussite"

Habitué à alterner ultra et moyenne distance, Sangé Sherpa avait envie de "passer un cap" en enchaînant de nouvelles courses. "C’est une expérience pour voir comment mon corps réagit". Et visiblement, il a plutôt bien répondu puisqu’il a couru dix ultra-trails en onze semaines. Rien que ça. "Au début, c’était compliqué, mais après, le corps sait développer des capacités physiques", déclare-t-il.

S’il n’a pas de secret, avec aucune préparation particulière, qu’elle soit physique ou alimentaire, Sangé Sherpa est sûr d’une chose : le mental et la volonté sont la clé de ses performances. "Le mental, c’est 50 % du travail et de la réussite." Cette aventure, il la vit sans coach. "Je ne suis pas assez discipliné pour ça. Si je n’ai pas envie d’aller courir parce qu’il pleut, je n’y vais pas", dit-il en riant. Difficile à croire quand on voit le rythme effréné auquel il enchaine les courses. "Et puis, tu es le seul à connaître ton corps", conclut-il.

Parcourir le monde en courant

Pourtant, derrière cette cadence, le coureur de 42 ans ne "cherche pas les performances ni la notoriété". "Mais quand les résultats suivent, c'est une vraie partie de plaisir.

"Ce que je cherche, ce n'est que du positif. Je n’ai rien à prouver. Mon moteur, c’est mon envie, c’est prendre du plaisir, découvrir de nouveaux sentiers, rencontrer des gens et admirer des paysages."

Sangé Sherpa, coureur ultra-trail

La traversée des montagnes et de paysages époustouflants sont d’ailleurs les critères de sélection des courses pour le Népalais d’origine.

Le premier ultra qu’il a fait, et qui l’a conquis, remonte à juillet 2022 : le Crossing Switzerland (390km). "La Suisse, c'est si beau, et découvrir ces montagnes, c’est incroyable." Quand il en parle, le sourire ne décroche pas du visage de ce brancardier de la clinique Saint-Vincent. "Si je n’avais pas enchainé ces courses, je serais passé à côté de belles choses", dit-il en se souvenant de ces ultras.

"Me retrouver seul dans la nature, en pleine nuit, au milieu de l’Indonésie, c’est tout simplement incroyable", décrit-il, presque rêveur en se remémorant cette folle course de la Rinjani 100. Sans oublier évidemment la Thaïlande, le Pays de Galle, les Dolomites, Aurillac… Autant de destinations qui ont fait vibrer le coureur bisontin.

Le dépassement de soi comme moteur 

Si le plaisir et la découverte sont les moteurs de Sangé, le dépassement de soi se cache aussi derrière cet enchaînement. "J’aime me donner à fond et donner le meilleur de moi et voir jusqu’où je peux aller et repousser mes limites." Et si les limites étaient physiques ? Pour l’heure, pas de souci en vue. "J’ai des périostites, une douleur dans le fessier, je me fais souvent mal aux chevilles quand je cours, mais la douleur, c’est dans la tête." Pas grand-chose ne semble pouvoir arrêter le quarantenaire.

L'UTMB en ligne de mire 

Si pour l’instant l’heure est au repos en attendant l’Ultra trail du Mont-Blanc fin août, il n’exclut pas de "faire peut-être une ou deux courses d’ici là". Si l’objectif n’est pas de faire un Top 10 et encore moins un podium, il souhaite être "plus frais que d’habitude" dans l’optique de le terminer. "Je cherche vraiment le dépassement de soi" sur cette course qu’il juge "difficile et avec plus de pression" que sur les autres, avec "un niveau qui monte chaque année un peu plus".

Celui qui a commencé la compétition à 28 ans prévoit encore de belles courses jusqu’à la fin de l’année. Vietnam, Corée du Sud, Hong-Kong… toujours sur des longues distances. "C’est mon addiction. Dès que je ne cours pas, mon corps me réclame", lâche-t-il, comme pour conclure son parcours. S’il se voit faire moins de compétition, dans 10 ans, il se voit toujours baskets aux pieds à sillonner les montagnes du monde.

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