16 juillet 1943 : la gare de Besançon aurait-elle été bombardée par erreur ?

En 1943, la France est occupée par l'Allemagne nazie. En juillet, la gare Viotte de Besançon est bombardée par les Britanniques alors qu'elle n'était pas la cible initiale. Pourquoi ce bombardement ? 80 ans après les faits, certains ont rouvert les archives, mais des incertitudes perdurent.

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1 heure du matin dans la nuit du 15 au 16 juillet 1943 à Besançon. Dans la nuit noire, les sirènes retentissent. Une colonne de 165 bombardiers britanniques survole la capitale comtoise, alors occupée par les Allemands. 

Soudain, la gare Viotte de Besançon (voilà à quoi elle ressemblait alors) est en proie aux flammes. Après un combat, deux avions ennemis se sont écrasés sur la gare. le bâtiment est ensuite bombardé par les Britanniques.

Les quartiers des Chaprais, Saint-Claude, Battant, Bregille et Montrapon sont également touchés. La gare est détruite. Le bilan humain est lourd : 51 personnes civiles tuées, 105 autres blessées. On dénombre aussi 7 victimes militaires côté britannique et une vingtaine côté allemand.

Mais que s'est-il passé ? Quelle était la raison de ce bombardement ? Besançon était-elle ciblée ? S'agissait-il d'un accident ? Les usines Peugeot de Sochaux étaient alors réquisitionnées par l'occupant nazi.

Les historiens se mettent d'accord sur le fait qu'il s'agissait d'un raid aérien sur les usines Peugeot à Sochaux.

Jean-Claude Goudot, Collectif Histoire des Chaprais

 

Jean-Claude Goudot est très investi dans la vie associative de son quartier des Chaprais, il fait partie du collectif Histoire des Chaprais.

Un autre homme a fait des recherches sur cette période de l'Histoire.

Des circonstances à éclaircir

Pour Jon Cresswell, un général britannique en poste à Besançon qui a étudié les archives, pas de doute, ce bombardement était une "erreur" et une "tragédie". Il est acquis depuis le début que Besançon n'était pas la cible. La capitale était à dix minutes de vol de Sochaux. "Les éclaireurs avaient pour mission de mettre les fusils éclairants au nord de Besançon pour virer à gauche jusqu'à Sochaux".

Mais alors pourquoi des bombes ont-elles été lâchées sur la capitale comtoise ? Selon le général Jon Cresswell, deux bombardiers britannique et allemand se sont percutés lors du combat aérien. Mais, les circonstances restent floues. L'un se crashe sur la gare, l'autre à trente mètres, ce qui a provoqué un incendie gigantesque.

"Ce qui est difficile à comprendre c'est pourquoi en quelques secondes ils ont bombardé", reconnaît Jon Creswell, qui avance une hypothèse : "l'incendie de la gare a été repéré par les autres bombardiers qui ont cru qu'il s'agissait de la cible principale". C'est ainsi qu'ils ont "bombardé Besançon". C'est une première hypothèse.

La seconde thèse, rapportée par Jean-Claude Goudot, "consiste à dire que une partie des bombardiers avait attiré volontairement la chasse allemande pour poursuivre le plus gros vers Sochaux. Il  s'agirait d'un raid de diversion". Et de nuancer : "on fait en général une diversion après avoir atteint la cible, pas avant". Ce qui laisse à penser que cette théorie est moins probable.

Un bilan très lourd à Sochaux

Les autres avions ont poursuivi leur route jusqu'à Sochaux. Une trentaine de bombes sur plusieurs centaines atteignent les usines de Sochaux, mais le bilan est très lourd. Les bombardements font 125 morts civils et 250 blessés. Des centaines de maisons ont été détruites ou endommagées. Un échec du point de vue stratégie militaire car peu de bombes ont atteint leur objectif.

Le lendemain, à Besançon, de nombreux habitants viennent constater les dégâts, immortalisés par un riverain "qui habitait alors, avec son épouse et sa fille, au 1 rue Klein qui correspondait alors avec le 43 avenue Carnot", comme le raconte Vivre aux Chaprais. Mais les Allemands font tout pour assurer le service des trains le plus rapidement possible et, ainsi, décrédibiliser les Alliés. Une gare a été reconstruite provisoirement, elle restera en l'état jusqu'en 1962. Le bâtiment actuel, avec sa tour carré, date de cette époque des années 60.

Une histoire que vous pouvez découvrir plus complètement lors de la projection du film de Michel Marlin, "Légendes, fables et histoires". Il est projeté le lundi 17 juillet au foyer des Oiseaux à Besançon à 15h et 18h30 (entrée libre). La projection sera suivie d'un débat. 

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