Chaque année en France, plus de 100 000 animaux familiers seraient abandonnés par leurs propriétaires. Au refuge de la SPA de Besançon, les bénévoles constatent une hausse de ces abandons depuis la crise sanitaire de la Covid-19.
Elle prend quelques instants pour caresser les chiots qui viennent d’arriver au refuge. Ils étaient enfermés dans une cage à lapins, victimes de maltraitances. Sandra Majstrorovic est chargée des enquêtes à la société protectrice des animaux ( SPA).
Elle tient à rappeler ce qui semble pourtant être une évidence :
Un chiot n’est pas un cadeau de Noël ! Adopter un animal, c’est une responsabilité.
Sandra Majstrorovic, SPA de Besançon
Elle ajoute : "il faut avoir du temps à lui consacrer, et c’est aussi une responsabilité financière".
Reportage au refuge SPA de Besançon : Guillaume Petit, Lilia Aoudia, Jean-Pascal Maujard
Questionnaires pour les adoptants
Les chiots seront sans doute rapidement adoptés. Mais pas n’importe comment. Depuis des années à la SPA, les adoptants doivent remplir un questionnaire. Une sorte d’engagement moral à respecter le bien-être de leur animal.
"On leur fait remplir un questionnaire pour connaître leur démarche d’adoption. Qu’est-ce qu’ils veulent ? De quoi est composé leur foyer ?" précise Fabienne Chedeville, la présidente de la SPA de Besançon, "mais le risque zéro n’existe pas".
Après le cadeau de Noël, ou le coup de cœur, le risque d’abandon est réel. Surtout quand l’animal n’est plus l’adorable petit chien ou chat qu’il était au moment de l’adoption.
On assiste à une recrudescence du nombre d’abandons et notamment des vieux animaux depuis un ou deux ans.
Fabienne Chedeville, présidente de la SPA de Besançon
La crise sanitaire provoquée par l’épidémie de Covid-19 serait la principale raison cette hausse. Après un achat impulsif pendant les confinements, des propriétaires délaissent leur animal.
Face à ce phénomène, le gouvernement prépare un projet de loi pour lutter contre l’abandon des animaux familiers. Il comprend en particulier des sanctions plus fortes pour les propriétaires négligents.
Aujourd’hui, les actes de cruauté envers un animal sont passibles de 2 ans d’emprisonnement et de 30000 € d’amende. La peine d'emprisonnement pourrait s'élever à 3 ans. Les tribunaux pourraient aussi appliquer des peines complémentaires d’interdiction de détention d’un animal.
Mais des sanctions plus sévères auront-elles un effet dissuasif ? Aujourd'hui, peu de procédures aboutissent à la condamnation de propriétaires négligents ou responsables de maltraitance animale.