Quatre membres d'une famille bosniaque avaient tapé et tondu leur fille, et nièce. Musulmane, la jeune fille avait l'intention d'épouser un Serbe chrétien. Si les parents ont été condamnés et expulsés, l'oncle et la tante avaient fait appel de leur condamnation.
L'affaire a fait grand bruit dans les médias : une jeune fille, Bosniaque musulmane, et un jeune homme, Serbe chrétien, se fréquentaient, contre l'avis des parents de la jeune fille. A priori pour des raisons religieuses. Les deux familles habitaient dans le quartier des Clairs-Soleils à Besançon et se connaissaient.
Après avoir fugué, les deux jeunes gens sont revenus au domicile de la jeune fille. Le 17 août 2020, une scène de violence inouïe s'est produite : la jeune fille a été rouée de coups et tondue par sa famille. Le jeune homme s'est enfui pour appeler la police.
Selon les déclarations de la jeune fille, à l'origine de ces actes, se trouvent son père, sa mère ainsi que son oncle et sa tante. Lors du procès au tribunal correctionnel de Besançon, le 23 octobre 2020, le père a reconnu les faits, notamment le geste d'avoir tondu sa fille. Les quatre membres de la famille ont été condamnés chacun à un an de prison dont 4 mois avec sursis. Comme l'avait promis Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, le père et la mère, qui avaient été débouté de leur demande d'asile fin 2019, ont été expulsés quelques heures plus tard, en compagnie des cinq enfants de la famille. La jeune fille âgée de 17 ans est "prise en charge par l'aide sociale à l'enfance et obtiendra à sa majorité un titre de séjour", ont expliqué alors le ministre de l'Intérieur et la ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa.
Le cas de l'oncle et de la tante
En revanche, la tante et l'oncle (il s'agit du frère du père) avaient fait appel. Ils ont comparu en appel ce jeudi 26 novembre. Ils étaient présents à l'audience et se sont exprimés sans interprète.
Ils nient avoir participé à ces violences. Tout au plus, la tante reconnaît juste avoir donné un coup sur l'épaule de la jeune fille. Selon eux, ils ne peuvent pas avoir participé à la tonte de la jeune fille, une méthode barbare qu'ils réprouvent. De plus, la tante a expliqué avoir elle-même été victime de cette méthode, car ses parents n'acceptaient pas son petit ami.
L'oncle et la tante ont obtenu le statut de réfugiés et ils risquent gros s'ils sont condamnés par la justice en France, c'est l'expulsion, ce qui serait lourd de conséquences pour eux.. "Ils sont en danger de mort si jamais ils retournent dans leur pays d'origine" affirme Maître Patrick Uzan, leur avocat.
Le jugement a été mis en délibéré au 15 décembre.