Le procès des parents ainsi que de l'oncle et la tante de la jeune fille victime de coups et d'une tonte forcée avait lieu à Besançon ce vendredi 23 octobre. Ils ont tous été condamnés à 1 an de prison, dont 4 mois avec sursis.
L’adolescente bosniaque de 17 ans, violemment frappée et maltraitée par sa famille à Besançon en raison de sa relation avec un Serbe chrétien appréhendait cette journée de procès. Ses parents, son oncle et sa tante comparaissaient ce vendredi 23 octobre devant le tribunal correctionnel de Besançon pour "violences sur mineur en présence de mineurs et en réunion".
Elle et son petit-ami, avaient accepté de s’exprimer pour la première fois, auprès de France 3 Franche-Comté (lire notre article). Dans cette affaire complexe, il s'agissait pour le tribunal correctionnel de Besançon de dénouer le vrai du faux, face à des versions des faits bien différentes de la part des protagonistes.
"Les parents ont reconnu un certain nombre de choses. Mon rôle c'est de faire en sorte que cette jeune fille puisse aller mieux. On peut voir des zones d'ombre si on souhaite voir des zones d'ombre. On a un certicat médical avec une ITT de 14 jours, et ensuite nous avons la parole de l'un contre la parole de l'autre" a témoigné Me Céline Party, avocate de la jeune fille victime.
1 an de prison dont 4 mois avec sursis
Le procureur de la République Etienne Manteaux a dénoncé l'attitude des parents et de l'oncle et la tante de la jeune fille. Il a requis un an de prison pour les quatre adultes et une interdiction définitive de territoire national pour les parents de l'adolescente.Les avocats des parents et de l'oncle et la tante de la victime défendaient une toute autre version que celle rapportée par l'adolescente. Ils n'ont pas convaincu le juge. L'avocate des parents Me Bresson, nous a expliqué en amont du procès : "Cette histoire est complexe. Les parents de la victime reconnaissent les faits, par contre ils nient les violences habituelles qui leur sont repprochées. Ils contestent également les raisons religieuses. Ils n'arrivent pas à expliquer le fait de l'avoir tondue. Peut-être qu'une expertise psychiatrique aurait été opportune dans ce dossier, mais malheureusement cela n'a pas été le choix du parquet." Le statut de réfugiés des parents de la jeune femme leur a été refusé. Ils étaient en attente de retourner en Bosnie-Herzégovine, lorsque la situation sanitaire le permettra.
"Les propos de l'enfant ont dépassé la réalité. Assurément elle a été tondue. Celui qui a tondu s'est accusé, c'est son propre père et tous les éléments objectifs du dossier démontrent qu'il était seul à y participer. Mes clients, réfugiés politiques parfaitement intégrés risquent aujourd'hui, à cause des propos inconséquents d'une enfant d'être expulsés comme le ministre de l'Intérieur l'a promis, avant l'heure. Cette affaire est assurément contaminée par le climat actuel" avait plaidé quant à lui Me Patrick Uzan, avocat de l'oncle et de la tante de la jeune victime.
Ils ont finalement été condamnés à 1 an de prison dont 4 mois avec sursis. Les parents de la victime se sont vu formuler une interdiction de territoire français pour une durée de 5 ans. Ils devront verser 6000 euros de dommages et intérêts à leur fille. Ils ont dix jours pour faire appel.