Depuis juin 2019, l'anesthésiste de Besançon ne s'était pas exprimé. Le médecin vient d'accorder une nouvelle interview, cette fois-ci à nos confrères du Journal du Dimanche. Frédéric Péchier, mis en examen pour 24 empoisonnements, maintient sa ligne de défense.
Le Dr Péchier est soupçonné d'avoir pollué, de 2008 à 2017, les poches de perfusion de 24 patients, âgés de 4 à 80 ans, pour provoquer des arrêts cardiaques, démontrer ses talents de réanimateur et discréditer ses collègues de la clinique de Besançon avec lesquels il était en conflit. Le parquet de Besançon avait été alerté, en janvier 2017, par l'Agence Régionale de Santé qui lui signale deux "événements indésirables graves".
Depuis, une bataille judiciaire est engagée. Le médecin vit actuellement dans l'Ouest de la France, son contrôle judiciaire lui interdit de résider à Besançon et d'excercer son métier.
Que retenir de cette interview donnée au Journal du Dimanche ?
EXCLUSIF. L'anesthésiste Frédéric Péchier, accusé d'empoisonnements : "Rien ne permet de m'incriminer" https://t.co/Sj2Gt0cAib pic.twitter.com/PFLFMDm71C
— Le JDD (@leJDD) November 30, 2019
Le médecin reprend sa ligne de défense déjà exprimé dans les colonnes du quotidien La Nouvelle République en juin 2019.
"Rien ne permet de m'incriminer. Cela fait trois ans que je me bats, trois ans que j'essaie de montrer que je suis innocent. Je ne le fais même pas pour moi, je le fais pour ma famille."
A la question sur le taux élevé d'accidents dans la clinique, le médecin remet en cause le fonctionnement de la structure privée : "Plus le temps passait, plus on avait de boulot : je faisais environ 2000 opérations par an. Il pouvait arriver qu'on soit douze à quatorze heures d'affilé au bloc. Peut-être aussi que l'état de santé des patients avant une intervention est moins bien évalué".
Enfin, l'anésthésiste rappelle que selon lui, "il est clair que le jour où on admettra que je n'ai rien à voir là-dedans, ça va mettre en défaut la structure elle-même, et plus seulement un médecin. Je conçois parfaitement qu'on prenne quelqu'un pour porter le chapeau".