Affaire de l'anesthésiste de Besançon : "la notion de 'dénominateur commun' est un peu faible" estime Me Le Borgne

Frédéric Péchier mis en examen pour 24 cas d'empoisonnements dans des cliniques de Besançon est défendu par Me Le Borgne avocat de Carlos Gohn. Invité de franceinfo, l'avocat estime que l'accusation envers le médecin manque d'éléments. 

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Pour le procureur de la République à Besançon qui s'est exprimé lors d'une brève conférence de presse, Frédéric Péchier est "le dénominateur commun" des événements indésirables graves (EIG) relevés par le corps médical entre 2008 et 2016. L'anesthésiste, lui, nie en être responsable. Et ses avocats montent au créneau pour soulever selon eux le manque d'éléments à charge contre leur client. 

Me Jean-Yves Le Borgne estime qu'il n'y avait pas assez d'éléments pour incriminer son client. "Je trouve que la notion de 'dénominateur commun' est un peu faible justement", a-t-il expliqué vendredi 17 mai sur l'antenne de franceinfo. 

"Si l'on vous dit qu'il y a eu des empoisonnements alors qu'il n'était pas présent (...), si on vous dit qu'on a en vidéosurveillance une ombre qui arrive vers 3 heures du matin, de quelqu'un que l'on n'identifie pas, qui va rester 15 minutes sur place. Dans un premier temps, on s'est dit 'c'est peut-être les femmes de ménage' qui travaillent la nuit (...), pas du tout, en 15 minutes, on ne fait pas le ménage, qui est cette personne ?", a lancé l'avocat. Il évoque une erreur judiciaire et souhaite que cette ombre est une voie de recherche pour l'enquête/ 

"On a désigné le docteur Péchier comme étant possiblement le coupable. Possiblement, oui, mais comment expliquer qu'il y avait des empoisonnements quand il n'était pas là ? On dit qu'il avait préparé l'affaire. C'est un peu facile", lance l'avocat parisien. 

Mis en examen en 2017 pour sept premiers cas d'empoisonnement - dont deux mortels -, le médecin  a été une nouvelle fois mis en examen jeudi pour "empoisonnements sur personnes vulnérables", sur 17 autres personnes, dont sept décédées. Il a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire avec interdiction de se rendre à Besançon et dans la commune où il réside. Le parquet a fait appel. 

Selon le procureur, Frédéric Péchier a reconnu en garde à vue qu'il y avait eu "des empoisonnements", tout en affirmant "qu'il n'en était pas l'auteur".


 

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