La chambre de l’instruction de la Cour d’Appel de Besançon (Doubs) a autorisé ce mercredi 26 avril 20232 Frédéric Péchier à exercer une activité médicale dans des conditions bien précises, sans lien direct avec des patients.
C’est une victoire pour la défense du médecin. “C’est ce qui était demandé, c’est respectueux de la présomption d'innocence. C’est vraiment une décision extrêmement juste” a réagi Me Randall Schwerdorffer, l’un des avocats de l’ancien médecin anesthésiste soupçonné depuis janvier 2017 d’avoir empoisonné des patients.
Une ordonnance la juge interdisait au Dr Péchier d'exercer la médecine, décision contestée par la défense devant la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Besançon.
“La chambre de l’instruction a pris ses responsabilités. Et on en est extrêmement satisfait. Elle infirme partiellement concernant l’interdiction générale d’exercer l’activité médicale. Elle limite l’interdiction à la spécialité anesthésique dans toutes ses composantes y compris les conseils prés anesthésiques. Elle interdit les contacts avec les patients, elle interdit les prescriptions. Elle autorise le Dr Péchier à exercer d’autres types d'activités comme par exemple médecin du sang, ou médecin régulateur” a détaillé l’avocat après l’annonce de la décision.
Frédéric Péchier, qui vit dans la Vienne, a vu son contrôle judiciaire allégé et peut désormais revenir dans le Doubs voir sa famille.
30 cas d’empoisonnements ?
Le Dr Péchier continue à être inscrit à l’Ordre des médecins. Dans cette affaire judiciaire qui a débuté en 2017, l'anesthésiste est mis en examen "de façon définitive" pour 30 cas d’empoisonnements, dont 12 mortels. Il est par ailleurs placé sous le statut de témoin assisté pour les deux restants, parmi lesquels un mortel.
Il est suspecté d'avoir pollué entre 2008 et 2017 les poches de perfusion de patients dans deux cliniques de Besançon pour provoquer des arrêts cardiaques puis démontrer ses talents de réanimateur, mais aussi pour discréditer des collègues avec lesquels il était en conflit.
L'affaire avait débuté lorsqu'une anesthésiste avait donné l'alerte après trois arrêts cardiaques inexpliqués de ses patients en pleine opération.