Plusieurs agressions nocturnes ont eu lieu cet été dans un parc bisontin. Plusieurs des victimes ont été la cible de propos homophobes et de violences. Etienne Manteaux, procureur de la République de Besançon s'est exprimé ce mercredi au sujet de 6 interpellations.
Malgré une enquête "très difficile" selon les mots du procureur, la police a récemment placé 6 personnes en garde à vue dans le cadre des multiples agressions, dont certaines à caractère homophobe, survenues cet été et au mois de septembre au parc Micaud à Besançon. "Ces agressions violentes ont été perpétrées par un groupe de 3 à 10 individus, mineurs ou jeunes majeurs selon les signalements donnés par les victimes", avait expliqué le commissaire Charly Kmyta, chef de la Sûreté Départementale de la Police de Besançon.
Ce mercredi 26 septembre, le procureur de la République a tenu une conférence de presse à Besançon pour apporter plus de précisions quant au déroulé de l'enquête en cours. Six individus ont été placés en garde à vue et sont en cours de présentation à un juge d'instruction. Il s'agit de 2 jeunes majeurs, et 4 mineurs. Pour l'instant, tous nient leur implication dans les coups portés aux 8 victimes. "Il s'agit d'équipes mouvantes. Ce ne sont pas toujours les mêmes individus qui étaient présents sur les différentes agressions. Le dossier reste complexe sur la détermination des rôles de chacun d'où l'ouverture d'une information judiciaire. Aucun ne reconnaît formellement les coups" nous a expliqué Etienne Manteaux, procureur de la République de Besançon, qui a précisé que ces jeunes venaient de quartiers différents. "Ce sont des délinquants, on peut le dire" a indiqué le procureur.
À la suite de l'annonce dans la presse, du placement en garde à vue de plusieurs personnes, une huitième victime s'est manifestée. Cette dernière a formellement identifié 3 des 6 individus soupçonnés d'être impliqués dans ces attaques. "Pour 6 des 8 attaques, les victimes nous disent que des propos homophobes ont été proférés en même temps. Dans certains des cas, il y a eu des vols également" a ajouté Etienne Manteaux.
"Entre 3 et 7 ans d'emprisonnement"
Parmi les auteurs présumés placés en garde à vue, un jeune homme de 15 ans et demi a particulièrement attiré l'attention des enquêteurs. En effet, ce dernier a été condamné pour des faits de violence survenus le 14 juillet 2017, un an jour pour jour après l'une des agressions du parc Micaud cet été. À l'époque, il avait écopé d'une peine de prison de 10 mois avec sursis.
Le procureur de la République réclame la mise en examen des auteurs présumés. Le jeune homme de 15 ans, quant à lui, pourrait se voir ordonner une mesure d'éloignement. Si les faits sont avérés, les auteurs risquent 3 ans d'emprisonnement. "Dès lors qu'il y a la circonstance aggravante - en réunion -, c'est 5 ans, et la 2ème circonstance en raison de l'orientation sexuelle supposée ou avérée s'élève à 7 ans" a conclu le procureur de la République de Besançon.
L'enquête se poursuit pour tenter d'identifier d'autres participants. Le juge d'instruction ordonnera ou non le placement en détention provisoire des concernés prochainement.
