Assises du Doubs : "Ce procès est biaisé, cette affaire n'honore pas la justice"

Troisième jour du procès devant les assises du Doubs d'un jeune couple bisontin. Lui est poursuivi pour le meurtre de sa propriétaire venue réclamer des loyers impayés. Beaucoup de zones d'ombres subsistent sur les responsabilités de chacun. 

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Qui a tué Huguette Leidelinger ? Depuis trois jours, la cour d'assises du Doubs tente d'y voir plus clair dans un scénario aux nombreuses zones d'ombres. 

Le 17 mars 2015, le corps de la septuagénaire avait été retrouvé dans une cave du quartier Saint-Claude, elle avait succombé à des coups. Le locataire âgé de 25 ans au moment des faits est jugé pour meurtre. Sa compagne âgée de 19 ans à l'époque est poursuivie elle pour recel de cadavre et modification de l'état des lieux.

Depuis trois jours, les jurés font face aux contradictions et multiples versions du couple. Ce mercredi, les experts ont brossé le portrait des accusés. Ils brossent le dessin d'un couple qui vivait en vase clos. Elle sortait peu, happée par les jeux vidéo et la consultation de sites pornographiques. L'homme en rupture familiale est décrit comme un garçon sage, tranquille, très ordonné, à la personnalité non violente. L'accusé consommait de la cocaïne et du cannabis, mais pas de champignons hallucinogènes qui auraient pu expliquer son geste violent face à cette propriétaire venue réclamer des loyers.
 



Le couple se rejette à la barre la responsabilité des faits. Quel est le degré de responsabilité de la femme ? C'est tout l'enjeu de ce procès. Pour Me Christophe Bernard, avocat du jeune homme, on va vers une erreur judiciaire. Pour lui, la jeune femme devrait être poursuivie elle aussi pour meurtre, ce qui a été le cas un temps durant l'instruction. "C'est un procès biaisé. C'est une affaire qui n'honore pas la justice. Je considère que d'avoir renvoyé devant les assises la compagne pour les seuls chefs de recel de cadavre et de modification de la scène de crime est incompréhensible" dit-il. L'avocat compte bien le dénoncer lors de sa plaidoirie. Il évoque un faux procès et un dossier d'instruction mal ficelé.

Pour l'avocat de la jeune femme, le doute n'existe pas. Sa cliente n'est pas renvoyée devant les assises pour meurtre, ni pour complicité. 

Les plaidoiries auront lieu ce jeudi. L'homme encourt une peine de 30 ans de réclusion, sa compagne une peine de 3 ans. 




 

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