Mercredi 24 mars, la Coordination des Intermittents et Précaires mène une « Action Chaises », à Besançon. Près de 200 personnes ont fait une simulation de concert. Objectif : montrer qu'il n'est pas possible d'organiser des événements comme des festivals, avec les mesures sanitaires actuelles.  

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

196 spectateurs sont assis et alignés en parallèle sur plusieurs rangées, place de la Révolution, à Besançon. Ce 24 mars, on peut avoir l’impression qu’un mini-concert s'organise, devant le palais des Beaux-Arts. Il n'en est rien, puisqu'il s'agit en fait d'une simulation : les rassemblements culturels en plein air sont actuellement interdits. Ce n’est guère mieux pour les festivals, qui ne peuvent se tenir qu’avec un public assis, et 5.000 spectateurs maximum. Des conditions que déplorent les intermittents et les précaires de Franche-Comté en colère, d'où cette « Action Chaises ». 

Action éclair et symbolique

Vers 14 heures, la Coordination des intermittents et précaires de Franche-Comté (CIP) s’installe rapidement, au cœur de Besançon. En trente minutes, ils installent les chaises, prêtées par des cafetiers solidaires, du collectif Bars Boites Restos de Besac Unis (BBRBU). Pendant ce temps, d'autres volontaires alignent rigoureusement les chaises, décamètres à la main.

Vient ensuite le moment d’accueillir les spectateurs : ils doivent se laver les mains, avant d’être placés selon les instructions des chefs de rang. Pendant 10 minutes, quasiment toute la place de la Révolution est remplie de ces spectateurs assis. C’est l’occasion pour les manifestants de rappeler les motifs de cette « Action Chaises ».

« Nous avons mené cette action, pour se rendre compte des conséquences que peuvent avoir ces règles sanitaires et sociales. Les revendications de la coordination des intermittents et des précaires Franche-Comté, c’est une prolongation de l’année blanche. Nous réclamons son élargissement à tous les travailleurs précaires, extra-saisonniers entre-autres, qui subissent les effets à la fois de la crise et des politiques patronales », énumère au micro l’un des protestataires.

Il continue : « Nous réclamons aussi la baisse du seuil d’heures minimum d’accès à l’indemnisation pour les primo-entrants ou les intermittents en rupture de droits ». Une fois exposées les revendications, spectateurs et organisateurs repartent aussitôt, dans le calme.

Prises de conscience

L’événement a été tenu secret jusqu’à la dernière minute, pour éviter une interdiction de la Préfecture du Doubs. Ces quelque 200 personnes ont dû s’inscrire au préalable. Parmi elles : Flore, intermittente du spectacle. Elle se réjouit de cette action.

« C’était important de faire cet événement sur cette place passante : il y a pas mal de gens qui viennent. C’est important de montrer à des gens qui ne s’intéresseraient pas, que tout le monde peut être impliqué. Ca n’est pas grand-chose et c’est très rapide », explique la jeune femme. Les représentants du monde de la Culture en Franche-Comté veulent donc montrer leur colère. 

Ils veulent aussi dénoncer des règles absurdes édictées par le gouvernement, notamment celles portant sur les festivals. « On fait aujourd'hui une simulation avec 196 personnes. vous imaginez alors la mise en oeuvre d'un gros festival pour installer 5.000 personnes, dans le réel ? C’est juste de la science-fiction, et c'est ça qu’on voulait démontrer », proteste Christophe Gaiffe, de la Coordination des Intermittents et des Précaires pour la Franche-Comté

D'autres participants tenaient aussi à rappeler la situation dans laquelle se trouvent ces acteurs du monde culturel. « Les gens se sont fédérés autour de cette question : leur vie de famille et beaucoup de choses sont en jeu. Les gens sont disponibles, on n’a pas de travail : moi, je n'ai travaillé que trente jours, depuis le 1er janvier 2020. Je pense que les dirigeants dans leur ensemble ne sont peut-être pas toujours concernés par les gens qu’ils représentent. Ca pose un problème de représentativité », s'énerve Corto, intermittent du spectacle. 

Cette action se tient en parallèle de l'occupation du centre dramatique national de Besançon, depuis le 11 mars. Le collectif d'intermittents et de précaires en colère prévoit d'autres actions, dans les semaines à venir. 

 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information