L’union des métiers et industries de l'hôtellerie appelait à Besançon et Lons-Le-Saunier à la manifestation ce mardi 24 novembre. Les établissements sont à l’arrêt depuis le confinement du 30 octobre.
Vêtus de noir, armés de croix et de cerceuils en bois pour certains, les manifestants se sont rassemblés devant la chambre de commerce et d’industrie avenue Villarceau. “Il faut nous laisser travailler, arrêter de stigmatiser notre métier” lance une jeune restauratrice en colère. “Les plats à emporter, ce n'est pas notre métier, c’est un autre métier” estime-t-elle. “Nous ce qu’on veut c’est travailler, accueillir nos clients. On se sent stigmatisés. Rien ne prouve qu’il y a eu des clusters dans les restaurants, qu’on nous le prouve” lance-t-elle.
Le cortège a pris la direction de la Préfecture. A l’intérieur, des patrons de restaurants, des serveurs, des barmans, des personnes venues soutenir les boîtes de nuit fermées depuis plus de 9 mois. “Je suis chef de cuisine, on demande à rouvrir rapidement. Cela devient compliqué” explique Nicolas qui se sent mis à l’écart à l’heure où certains commerces vont pouvoir rouvrir leurs portes.
Pour Philippe Feuvrier, président de l’UMIH du Doubs, la présence de 450 personnes à Besançon n’est pas une surprise. “On est plus de 1500 personnes dans le doubs à travailler dans ces secteurs de l'hôtellerie, la restauration” explique le président. “On a l'impression qu’on est devenu un métier de mendiants, un métier d’aidés. Les fameuses primes, elles sont à hauteur de 1.500 euros et non 10.000 euros, 10.000 euros c’est pour ceux qui font un chiffre d'affaires de plus d’1,2 millions d’euros !” dit-il. Très en colère, Philippe Feuvrier qui tient un restaurant dans le Haut-Doubs voudrait pouvoir rouvrir. “Notre métier existentiel, on lui a coupé les deux ailes, les deux pattes et après, on nous dit, les gars, courez . On a un métier qu’on aime et on nous interdit de le pratiquer" conclut-il.
Le président de la République Emmanuel Macron doit s’exprimer ce mardi 24 novembre à 20 heures pour annoncer un léger assouplissement du confinement. Mais l’ouverture des cafés et restaurants n’est pas à l’ordre du jour. Samedi 21 novembre, le premier ministre Jean Castex a douché les espoirs des cafés et restaurants de rouvrir autour du 1er décembre. "On ne peut pas", a-t-il regretté, en disant espérer "leur donner de la visibilité et les accompagner".