Faute d'être entendus par leur ministère de tutelle, les orthophonistes, étudiants et praticiens, se mobilisent régulièrement. La profession, féminine à 97 % demande une revalorisation des salaires dans la fonction publique.
A Besançon, les orthophonistes étaient une bonne centaine place Pasteur ce jeudi 29 mars. Avec un diplôme bac +5, ils sont payés un peu plus que le SMIC dans la fonction publique hospitalière et dans les établissements médicaux sociaux. Pas assez payés, certains préfèrent travailler en dehors des hôpitaux où des postes restent vacants.
Les orthophonistes hospitaliers ont obtenu une nouvelle grille de salaires à l'été 2017, mais leurs représentants ne jugent pas cette revalorisation à la hauteur de leurs compétences.
"Nous sommes là pour les salaires mais aussi parce que le manque d'orthophonistes dans les hôpitaux fait que nous ne trouvons pas de maîtres de stage", a témoigné Marie Fraise, une des nombreuses étudiantes en orthophonie présentes dans le rassemblement parisien.
Une difficulté confirmée par Laurent, un étudiant en première année, venu spécialement de Tours. "Nous sommes tous très passionnés par notre travail mais ça va devenir très difficile dans les hôpitaux qui sont désertés", affirme-t-il.
Une délégation de sept syndicats, une organisation étudiante et deux sociétés savantes a été reçue en fin de matinée au ministère mais la rencontre n'a débouché sur aucune proposition.
"Ils nous ont dit qu'ils n'avaient rien à nous proposer et que la revalorisation d'août était déjà un effort important", a rapporté Bruno Sarrodet, vice-président de la fédération nationale des orthophonistes (FNO).
"L'humiliation est complète pour les orthophonistes et les étudiants. (La ministre de la Santé Agnès) Buzyn met en route un affrontement dur", a-t-il déclaré, ajoutant que des "décisions" seraient prises sur la suite du mouvement lors d'assemblées générales régionales dans les prochains jours