À Besançon (Doubs), l’association Trivial’Compost, propose un nouveau service aux restaurateurs de la ville. L’idée ? Récolter les déchets des restaurants pour les transformer en compost.
Vous êtes-vous déjà demandés ce que deviennent les déchets dans les restaurants ? Quel sort connaîtront les épluchures de la carotte que vous avez mangée ? Que vont devenir les graines de tomates inutilisées pour votre plat ?
À Besançon, la majorité des restaurateurs ne trie pas et dépose ses déchets biodégradables dans la poubelle grise, au même titre que les autres déchets. Direction donc l’incinérateur.
Depuis près d'un an, Romain Pannetier a décidé d'agir contre ce gaspillage. Toutes les semaines, le Bisontin récupère les déchets biodégradables d’un restaurateur pour en faire du compost dans les jardins partagés de la commune. Il effectue la collecte avec son vélo.
« Je me suis inspiré de ce que font les alchimistes à Paris » explique t-il.
Au fil du temps, l'idée de généraliser sa pratique commence à germer. S’en suit alors un petit tour de France à Metz, Paris, Toulouse et Nantes, afin de voir ce qu'il s'y fait en matière de recyclage des déchets.
Revenu avec des idées plein la tête, il se joint à Jérôme Scherer, co-fondateur de Zéro déchet Besançon, pour porter ce projet de valorisation des déchets "bio"soutenus par l'association Trivial'Compost. Ainsi né Cycl’ompost.
Proposé désormais à tous les restaurants bisontins, ce service payant est simple. Récupèrer les déchets organiques toutes les semaines. Pour ensuite les stocker puis les composter. Un compost que ces mêmes restaurateurs pourront récupérer une fois qu’il sera produit sur des terrains municipaux proches des jardins solidaires et familiaux de la ville.« Coproduit avec eux » le compost sera mis à disposition des restaurateurs et vendu également à des agriculteurs locaux. Et pour rester fidèles à leur logique écolo, la collecte se fera toujours à vélo.
Quelques jours avant le lancement officiel de ce service, l'initivative a déjà fait des émules. « Pour l’instant 5-6 restaurateurs ont exprimé leur intérêt pour notre projet » explique Romain.
Un financement participatif pas encore bouclé
Mais avant de se lancer, les deux compères attendent la fin de leur levée de fonds. Débuté le 13 novembre dernier, ce financement participatif devrait permettre d’apporter l’argent nécessaire au démarrage du projet. Des vélos électriques aux bacs de collecte en passant par du matériel de jardinage et un nettoyeur haute-pression à eau chaude, le projet nécessite du matériel. Et forcément un capital de départ. La somme espérée ? 8222 euros. Et la collecte démarre fort !
Pas encore en place, le projet a déjà connu une première victoire en étant lauréat du concours régional de l’économie sociale et solidaire 2019 en Bourgogne-Franche-Comté.