Comme si l’épidémie de covid et l’enseignement à distance ne suffisaient pas. Les étudiants de la fac de lettres se mobilisent. Ils estiment leur formation Info com en danger.
Confinés dans leurs appartements ou chez leurs parents, de retour ponctuellement à la faculté pour passer leurs partiels, les étudiants de la filière info com aimeraient des jours meilleurs. Ils viennent de réagir en publiant un communiqué. Leur cursus manque cruellement de professeurs, au point que certaines matières ne peuvent pas être assurées. S’ajoutent à cela des salles informatiques avec un nombre d’ordinateurs insuffisants, et un problème de capacité des salles de cours.
“C’est dommage qu’on ne puisse pas être formés dans des conditions propices à l’apprentissage” regrette Valentine, étudiante en Info Com. “On a eu des cours par exemple qui ont été modifiés dans leur thématique, d’autres qui n’ont pas eu lieu du fait du manque de personnels qualifiés pour assurer les enseignements” ajoute l’étudiante. “Moi, je ressens un peu d’incompréhension, dans les étudiants qui m’entourent, et un peu de colère”.
Un manque de professeurs que ne dément pas Hélène Romeyer. Professeure en sciences de l'information à l'université de Bourgogne-Franche-Comté et directrice du cursus Info com. L’UFR de lettres fonctionne avec des titulaires et des contractuels, certains contractuels pourraient partir l'an prochain. “On a déjà cette année des travaux dirigés qui ont été transformés en cours magistraux, des cours qui n’ont pas eu lieu. Donc, l’année prochaine, si on est encore moins, on n’arrivera pas à couvrir l’intégralité de l’offre de formation. On est aujourd’hui dans une situation dégradée d’enseignement” concède-t-elle.
"C'est un arbitrage fait par l'Université de Franche-Comté"
Selon Hélène Romeyer, cette situation est liée à un arbitrage de l’Université de Franche-Comté. “Je ne l’explique pas, nous sommes la deuxième licence la plus demandée à la fac de lettres, le deuxième master le plus demandé” dit-elle. “Ce sont des arbitrages, il y a une enveloppe globale, et l’université choisit en fonction de sa stratégie et sa politique de développement. On s’ait, on gère la pénurie dans le service public comme à l’université.Nous n’étions pas dans les arbitrages l’an dernier, pas cette année, pas l’an prochain, ça devient compliqué. Le pire du pire, c’est qu’on ne puisse pas ouvrir à la rentrée, on ouvrira sans doute dans des conditions dégradées, mais c’est la qualité de la formation qui en prend un coup, le confort et la pédagogie qu’on offre aux étudiants."
On veut manifester notre mécontentement par rapport à ces conditions qui se dégradent, et de la formation qui est quelque peu en péril
Un cursus réduit déjà de 50 places l'an dernier
Les étudiants dénoncent aussi le fait que leur formation a vu ses moyens être réduits au fil des ans. La filière a d’ailleurs dû abaisser sa capacité d’accueil d’étudiants de 140 à 90 places en première année de licence disponibles cette année.
La filière information-communication regroupe à Besançon une licence (proposant un parcours journalisme en troisième année), un master, un doctorat, et un cursus Master en Ingénierie (le seul en France). Soit environ 400 étudiants au centre-ville. John étudiant américain en master actuellement info com à Besançon adore ce qu’il fait, et s’inquiète pour les étudiants de licence dont l’enseignement ne peut être assuré dans de bonnes conditions.
Le cas de la formation Information-Communication n’est toutefois pas isolé, plusieurs formations de la faculté de lettres semblent être en difficulté” estiment les étudiants de l’association “Info-com dans la Boucle”.
Reportage : Jeanne Meyer et Philippe Arbez avec John Morud Williamson Etudiant en Master info-com Valentine Duffet Etudiante en 3ème année de licence info-com Hélène Romeyer Responsable du département information-communication de l'université de Besançon