Le mouvement de grogne du personnel pénitentiaire se durcit. A Besançon (Doubs), sur ordre du Préfet, les policiers et gendarmes viennent de prendre le relais des derniers surveillants présents.
Vers 16h30, les sept surveillants qui ont passé la nuit à l'intérieur de la maison d'arrêt sont sortis. Leurs collègues de jour ne les ont pas relayé en ce jour de négociations avec le ministère de la Justice. Les derniers surveillants ont rendu les clefs de l'établissement. Pour garder les 380 détenus incarcérés à Besançon restent désormais les cadres de la prison et une quinzaine de gendarmes et policiers.
Le ton est monté au 9eme jour de grève. Les syndicats de surveillants de prison ont quitté dans l'après-midi la table des négociations avec la ministre de la Justice Nicole Belloubet. Ils appellent à poursuivre le mouvement de blocage des établissements pénitentiaires qui dure depuis neuf jours.
"Le gouvernement n'a pas pris conscience de l'ampleur" du mouvement dans les prisons, a déclaré Emmanuel Chambaud, secrétaire général adjoint de l'Ufap-Unsa, syndicat majoritaire. FO et la CGT-Pénitentiaire ont également quitté les discussions qui avaient démarré vers 15H30.
"Le mouvement est plus dur qu'hier" (lundi), a reconnu la Direction de l'administration pénitentiaire (DAP). Au total, en France 122 établissements sur 188 se sont mobilisés. En milieu de journée, dans 45 d'entre eux, le fonctionnement était affecté. Dans 15 prisons, les gardiens ont refusé de prendre le service et les forces de l'ordre ont dû suppléer les surveillants dans 21 établissements.
Reportage dans le 19/20
Ce mouvement de grève qui dure commence à agacer les détenus. Les surveillants assurent le minimum, un détenu qui nous a contacté par téléphone depuis la maison d'arrêt de Besançon évoque son ras-le-bol. Douches et sorties ne sont plus assurées dans certains établissements.