Le film de Martin Scorsese "La dernière tentation du Christ" avait défrayé la chronique, à Paris mais aussi en Province. A Besançon, le cinéma Building, qui le projetait, a été victime d'un attentat le 3 octobre 1988. C'était il y a 30 ans.
A la fin des années 80, quand "La dernière tentation du Christ" sort enfin en salle, après de nombreux contre-temps financiers qui ont largement retardé sa réalisation, les dents des intégristes catholiques avaient sérieusement grincé. La vision de la vie de Jésus de Martin Scorese était jugée anti-biblique, voire blasphématoire. Fermement dénoncée par les autorités religieuses avant même sa sortie, le film déclenche un vent de violence. Distributions de tracts, prières sur les marches des cinémas de la part d'intégristes qui tentent de dissuader les spectateurs de voir le film et même attentats. A Paris, Metz (où un spectateur décédera) et Besançon, des salles sont incendiées.
A Besançon, c'était le 3 octobre 1988, une heure après la dernière séance.
Deux semaines plus tard, dans un autre cinéma, le film était à nouveau à l'affiche et un militant d'extrême droite arrêté.