La maire de Besançon Anne Vignot a annoncé ce vendredi 19 mars le lancement d'une consultation citoyenne sur le projet d'éco-quartier des Vaîtes. Appuyée par une plateforme en ligne pour recueillir les avis des Bisontins, elle doit permettre de déterminer la marche à suivre sur ce dossier épineux.
Quel avenir pour le projet d'éco-quartier des Vaîtes à Besançon ? C'est tout l'enjeu de la consultation citoyenne annoncée ce vendredi 19 mars par Anne Vignot, maire Europe-Ecologie Les Verts de la ville.
Faisant suite à la publication le 12 mars 2021 d'un rapport de 78 pages du Groupe d'Experts pour l'Environnement et le Climat, cette consultation doit donner "à chacun l'occasion de s'exprimer", selon Anne Vignot, sur ce sujet "complexe mais symbolique."
Un tirage au sort devra sélectionner 50 Bisontins, qui deviendront ainsi membres de la "conférence citoyenne" annoncée le 12 mars par la municipalité.
Ils seront chargés d'émettre des recommandations en se penchant sur plusieurs aspects économiques, écologiques et sociaux du projet : seront ainsi étudiés, entre autres, la protection de la biodiversité, l'impact de la construction sur l'étalement urbain, sur les déplacements des bisontins et grands bisontins, et le besoin de logements sur l'agglomération.
"Nous avons l'ambition de mettre tous éléments sur la table", assure Anne Vignot.
Leurs conclusions, qui seront rendues publiques le 3 juillet prochain devront être débattues lors du conseil municipal de septembre. Fait notable, la mairie s'est engagée à poursuivre le processus jusqu'à son terme et à attendre les recommandations de la conférence, même si un jugement du Tribunal Administratif favorable à la reprise des travaux intervenait entre-temps.
50 citoyens tirés au sort sur les listes électorales
Relativement complexe, le tirage au sort des participants depuis les listes électorales devrait permettre d'obtenir un panel représentatif de la société bisontine, tant du point de vue du genre, que de l'âge ou de la situation socio-économique. Prévenues par courrier, les personnes tirées au sort auront cependant la possibilité de décliner.
"C'est une mission importante mais difficile, qui doit permettre de remédier à l'éloignement des citoyens du processus démocratique", estime la maire.
Le travail de la conférence s'appuiera sur une plateforme en ligne, rassemblant tous les documents relatifs au projet et permettant de recueillir les avis et contributions des citoyens sur différents aspects et composantes du projet.
Ouverte aux Bisontins de plus de 16 ans et d'une durée de quatre semaines, cette consultation numérique est similaire à celle organisée lors de la convention citoyenne pour le climat.
La mise en place de ce dispositif, d'un coût total de 55.000 euros, incombera à l'agence Res Publica.
Pour rappel, le projet d'éco-quartier dans le sud de l'agglomération bisontine est à l'étude depuis 2007. Il doit permettre la création de 1.150 logements "en petits collectifs" , dont 20 % de locatif social et 15 % de logements à prix "abordables" sur un terrain de 23 hectares, comprenant différents espaces : un espace pour les logements, des jardins dits "pédagogiques" et un espace naturel pour se promener avec la colline de Bicquey.
Le rapport du GEEC précise que « l’objectif serait d’approcher les 40 % d’énergie renouvelable » sur cet écoquartier.
Un projet qui fait débat
Mais le projet s'est rapidement transformé en un combat emblématique des préoccupations écologiques contemporaines : pour ses détracteurs, les besoins de construction en nouveaux logements avancés par la ville de Besançon ne seraient pas documentés, et leur construction entraînerait la bétonisation massive du quartier, menaçant la biodiversité de ces terres maraîchères.
Initialement rassemblés au sein de l'association "Les Vaîtes", créée en juillet 2005, les opposants du projet ont ensuite été rejoints par des participants à Nuit Debout en 2016. S'en est suivi la création de l’association "Les Jardins des Vaîtes", en 2018. Le 17 juin 2020, le site a été occupé par Extinction Rébellion et ANV COP21.
La vigie érigée par les défenseurs de la "Zone à Défendre" a été démontée début janvier 2021, elle surplombait encore les 34 hectares de terre maraîchère.