Besançon : "violence gratuite" à la suite d'une inhalation de protoxyde d'azote, ce gaz hilarant aux effets dangereux

Dans la nuit du 23 juillet à Besançon, dans le quartier Planoise, un jeune homme a violemment agressé un autre jeune directement après avoir inhalé du protoxyde d'azote. Juste après, l'agresseur a appelé les pompiers pour qu'ils viennent secourir sa victime. La scène a été filmée par les caméras de vidéo protection de la ville.

La scène se déroule sur un parking de Planoise dans la nuit du 23 juillet. Au centre de surveillance urbaine de Besançon, les policiers regardent leurs écrans, ceux des caméras de surveillance installées par la ville de Besançon. Ils observent un homme en train de respirer un ballon gonflé au protoxyde d'azote.

Un gaz qui est normalement utilisé par les cuisiniers pour faire des préparations à base de mousse, mais qui depuis quelques années, est devenu une addiction. On a même surnommé le protoxyde d'azote, le "gaz hilarant", un gaz que l'on trouve en vente libre puisqu'il sert à la cuisine sous forme de cartouches pour les siphons. Devant les boîtes de nuit, les bars, dans les rues, il est de plus en plus fréquent de retrouver des cartouches vides de ce gaz. C'est justement ce qui inquiète le parquet de Besançon.

L'agresseur prévient les pompiers pour secourir la victime

Entre 1h54 et 2h03 exactement, les policiers assistent à une scène de "violence gratuite" qui semble directement liée à la consommation de ce gaz. L'homme qui venait de respirer le "proto" s'en prend violemment à un autre homme. Immédiatement après, comme si le gaz avait cessé son effet, l'agresseur appelle les pompiers pour qu'ils viennent au secours de la victime.

La police et les secours arrivent rapidement sur place. La personne agressée a eu 15 jours d'ITT. L'agresseur, âgé de 20 ans, est interpellé. Déjà connu pour des faits de violence, il est mis en examen et placé en détention provisoire.

"C'est la première fois que l'on fait un lien entre consommation de protoxyde d'azote et violences gratuites" précise Etienne Manteaux, procureur de la République du tribunal de Besançon. L'ANSES, mentionne sur son site que "quelques accidents de la voie publique, parfois graves, ont également été rapportés".

Malgré le vote de la loi du 1er juin 2021 qui interdit la vente de ce type de cartouches à des mineurs, police et justice ne peuvent qu'avertir des effets dévastateurs de cette consommation "festive" devenu un phénomène de société. À Besançon, un arrêté municipal interdit la consommation de ce gaz sur la voie publique. C'est passible d'une contravention de 68 euros.

Ce gaz a des effets délétères sur le cerveau. C'est catastrophique au niveau du cerveau. Il faut que les parents soient au courant.

Etienne Manteaux, procureur de la République

Comment lutter contre cette addiction qui n'est en rien anodine ? Pour Yves Cellier, directeur départemental la sécurité publique "ce n'est pas la police qui est démunie, c'est la société" tout en admettant "être en difficulté" pour lutter contre les dangers de ce produit que l'on peut acheter et consommer en toute légalité.

L'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) avertit des dangers du protoxyde d'azote. Les scientifiques remarquent une "très nette augmentation des cas d’intoxication en 2020 chez un public jeune".

Ces intoxications s’accompagnent de conséquences neurologiques parfois graves et durables, en particulier chez les consommateurs réguliers.

ANSES

D'après l'ANSES, consommer ce "gaz hilarant" peut avoir plusieurs conséquences :

  • Asphyxie par manque d’oxygène
  • Perte de connaissance
  • Désorientation
  • Vertiges
  • Chutes
  • Accidents de la voie publique
  • Brûlure par le froid du gaz expulsé ou par contact suffisamment prolongé avec la bonbonne
  • Asphyxie par manque d’oxygène
  • Perte de connaissance
  • Désorientation
  • Vertiges
  • Chutes
  • Accidents de la voie publique
  • Brûlure par le froid du gaz expulsé ou par contact suffisamment prolongé avec la bonbonne.

L'hôpital de Lyon et l'Agence Régionale de Santé, eux aussi, alertent sur les dangers du protoxyde d'azote. " La consommation associée à d’autres produits (alcool, drogues) majore les risques" précisent-ils sur leur site.

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