À Besançon dans le Doubs, un bureau de tabac a complètement repensé son activité. Vendre seulement du tabac et de la presse, n’est plus viable pour ces commerçants. Ceux qui le souhaitent sont accompagnés financièrement par un fonds de transformation.
Dans ce tabac presse de la rue de Belfort, on trouve certes du tabac. Mais aussi de tout. Des fournitures scolaires, des peluches, des sacs à main, des souvenirs, des services…Stéphanie Mesny, la buraliste, a sauté le pas au moment de la crise sanitaire en 2020. Un emprunt, des travaux réalisés par un agenceur et son magasin a changé de visage.
“Ici, on trouve de tout. Mon rêve, c'est d’avoir un bazar !” confie-t-elle avec le sourire à notre journaliste Stéphanie Bourgeot. Le tabac continue à faire venir les acheteurs, mais l’enseigne attire aussi de nouveaux clients. Résultat : 15 à 20% de ventes en plus selon cette buraliste.
Contrebandes et concurrence déloyale
Depuis toujours, les buralistes souffrent de la contrebande de tabac. Dans le Doubs, les 200 buralistes savent que la Suisse n’est pas loin. Et il n’est pas le seul filon d’arrivée d’un tabac moins cher. “Il y a beaucoup de filières différentes. Il y a le tabac qui vient de Suisse, même si la différence de prix n’est pas énorme. Pour nous, les problématiques, ce sont plutôt les flux de tabac qui viennent des pays du nord et à l'est” détaille Bruno Ligiot, directeur régional des douanes en Bourgogne-Franche-Comté. Les douaniers saisissent chaque année des tonnes de cigarettes de contrebande. 450 tonnes en 2021, 650 en 2022 et la hausse se poursuit. Autoroutes, aéroports sont sous surveillance. Des usines éphémères de production de tabac de contrefaçon sont même implantées sur le sol français.
100 millions d’euros pour accompagner les buralistes à la transformation
Après la reconduction d’un protocole entre l’État et la Confédération des buralistes le 19 janvier 2023, la transformation est un enjeu primordial pour les buralistes, appelés à devenir le véritable drugstore du quotidien des Français. Vapotage, cadeaux, souvenirs, services financiers, postaux, service public… le bureau de tabac de demain n’aura rien à voir avec celui que nous avons connu auparavant. “Se transformer est une nécessité” estime Philippe Coy, président national de la confédération des buralistes. Le fonds de transformation prévoit un accompagnement et une enveloppe de 20 millions par an, durant cinq ans.
Chaque buraliste peut bénéficier d’une aide de 33.000 euros. 4456 tabacs ont été transformés depuis 2019 en France. Dans certaines communes, le tabac presse est l’un des derniers commerces restants et joue un lien social très important.