Depuis quelques mois, des riverains du square Bouchot à Besançon dénoncent des nuisances sonores et des incivilités quotidiennes par des personnes marginalisées. De leurs côtés, les services de la ville et les associations tentent de mettre en place des solutions.
Musique, bagarres, insultes… La situation au square Bouchot semble de plus en plus intenable. Plusieurs personnes s’installent quotidiennement dans ce square du quartier Battant, et provoquent des nuisances selon certains habitants du quartier, excédés.
Une situation d’autant plus problématique l’été, où les centres d’accueils tournent au ralenti et où plus de personnes ont tendance à rester dans la rue. “À partir de 17 h 30, ceux qui traînent en ville remontent, s’installent dans le square et se mettent à boire et consommer de la drogue" témoigne Karine W."Quand la nuit tombe, ils sont bien éméchés et ils commencent à se battre et à faire du bruit” ajoute-t-elle.
Cette habitante a même lancé une pétition en ligne le 4 août 2024, où elle demande la fermeture du Square Bouchot de 19h à 7h du matin. "Je suis un habitant de Besançon, éreinté par le bruit incessant qui provient du square Bouchot chaque nuit. Cet endroit, qui devrait être un havre de paix pour nos enfants pendant la journée, devient un lieu de perturbations dès que le soleil se couche.", écrit-elle. Pour le moment, la pétition a recueilli 72 signatures.
“Je n’arrive plus à dormir la nuit”
La violence est aussi au centre du problème, les habitants du quartier ne se sentent plus en sécurité. “Ils se battent entre eux et ça dégénère, ça se met à hurler, la dernière fois y avait des gens qui jouaient à la pétanque, et un homme était énervé et a balancé la boule au visage d’un joueur, il a eu la clavicule cassée” raconte la riveraine. Une agression confirmée par la police municipale, qui est intervenue.
“Pratiquement tous les soirs, on est tous les voisins à nos fenêtres tellement on est désespérés. Je ne peux plus dormir la nuit, le lendemain, je dois travailler, ce n'est pas évident” déplore-t-elle “C’est un phénomène qui était que nocturne, et maintenant, c'est tout le temps. Ça, c'est dégradé depuis un an ou deux ans.” ajoute Larry M., un voisin.
C’est tout le quartier Battant qui constate cette problématique : “Ça fait des mois que ça dure, c’est un no man’s land, c’est un peu comme ça tous les étés, c’est vraiment triste.” confie une commerçante de la rue Battant. Ce que déplorent surtout les riverains, c'est le manque d’action de la municipalité ou des services d’ordre.
“Une fois, j'ai appelé la police, ils m’ont dit que la téléportation n’avait pas encore été inventée, et ils ont raccroché”
Karine WHabitante
Des actions au long cours
De leurs côtés, les autorités assurent faire tout ce qu’ils peuvent pour limiter les dégâts : “C'est un peu récurrent du fait des beaux jours, visiblement à chaque fois que les collègues sont appelés, ils interviennent” précise un représentant de la police.
Christine Jeudy, est une habitante du quartier, elle constate la réaction de la ville, des services d'ordre et des associations : "depuis le mois de mai, les services ont donné un véritable coup de collier en termes de présence". Elle travaille au sein du Tiers-Lieu 97, qui tente de mettre en avant le vivre ensemble dans le quartier Battant, ils essayent, eux aussi, de trouver des solutions.
La problématique de l’été est bien connue des différents services de la ville ou associatif.
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“Le centre d’accueil de jour, notamment la Boutique Jeanne Antide, qui se trouve proche du square Bouchot, distribue les repas le midi. Mais en été, ils sont fermés l’après-midi, donc le public se retrouve dans la rue.”, explique Alban Soucarros, directeur général adjoint à l'action sociale et à la citoyenneté au CCAS de Besançon.
“Il y a une vraie vulnérabilité pendant les périodes de chaleur, on aimerait un plan été de la même manière que le plan hiver. Les problèmes ne s’arrêtent pas parce qu’on change de saison.”
Alban Soucarrosdirecteur général adjoint action sociale et citoyenneté au CCAS de Besançon.
Alors comme souvent, les solutions sont à établir sur le long cours et les moyens alloués doivent être réévalués : “Tous les acteurs de la ville et associatif sont au courant et attentif à ça, mais il faut un travail de fond. Que celui qui trouve une solution magique, vienne me voir.”, témoigne Benoît Cypriani, adjoint à la tranquillité publique de la ville.
Le CCAS et les associations de proximité tentent d'ores et déjà de se mobiliser, avec notamment des équipes mobiles avec des infirmières et des médiateurs de santé qui vont à la rencontre de ces personnes. Le projet est de mettre en place une communication entre les riverains et les associations pour permettre d’apaiser les tensions. “Tout le monde doit se parler pour régler la situation. La maison de quartier pourrait servir de lien entre les riverains et ces personnes” précise Alban Soucarros.
Dans les prochaines semaines, le Tiers Lieu 97 a décidé d'organiser une réunion entre les différents publics concernés par la problématique du Square Bouchot : "On invite les gens qui se sentent concernés de près ou de loin par ce sujet de venir discuter et exprimer leur ressenti. Dans un second temps, on fera un tour de ce qui existe déjà, afin d'informer les habitants sur ce qui est possible à mettre en place. Enfin, on essaiera d'analyser ensemble ce qui peut être fait, et on essaiera d'imaginer des solutions pragmatiques" précise Christine Jeudy. La réunion traitera de deux sujets intrinsèquement liés : la tranquillité publique et la santé mentale.