"On dort moins bien, mais on encaisse" : après une tentative d'incendie volontaire, le domicile de ce maire placé sous surveillance

Dans la nuit du 13 au 14 juillet 2024, le maire de Mandeure, dans le Doubs, a été victime d'un incendie sur sa propriété. La justice privilégie la piste criminelle et a placé le domicile de l'élu sous surveillance.

"On encaisse". Deux jours seulement ont passé depuis l'incident. Le regard droit, il assure pourtant ne pas être stressé. Mais admet du bout des lèvres "avoir plus de mal à dormir". Jean-Pierre Hocquet, maire (Divers droite) de la commune de Mandeure, à côté de Montbéliard, a été victime dans la nuit du 13 au 14 juillet 2024 d'un incendie ayant visé son domicile, rue de la Citadelle.

Vers 2h45 du matin, en pleine nuit, c'est une voisine, réveillée par le bruit du feu en action, qui a appelé le maire. Celui-ci dormait, seul, lorsqu'il a appris la nouvelle et découvert l'étendue des dégâts. "Une grosse surprise" avoue l'élu à nos journalistes Sarah Francesconi et Rémy Poirot. "Tout était en flammes". Tout ? C'est-à-dire trois véhicules stationnés dans la cour du maire, dont un serait la source de l'incendie, et une partie de son atelier de bricolage.

La piste criminelle privilégiée

Grâce à l'action des pompiers, arrivés rapidement sur place, le feu a pu être circonscrit avant de se propager à l'habitation principale de Jean-Pierre Hocquet. Mais des questions demeurent. La principale : l'incident est-il d'origine criminelle ? "Il n'y a personne d'autre autour de moi, je ne vois pas comment cela ne pourrait pas être le cas" assure le maire.

C'est en effet ce que la piste privilégiée par le parquet de Montbéliard, chargé de l'enquête. "Les premières constatations nous laissent clairement penser à un acte volontaire", a déclaré le procureur Paul-Edouard Lallois, sans plus de précision. 

Les techniciens en identification criminelle (TIC) de la gendarmerie ont effectué de nombreux relevés sur place pour déterminer les circonstances de l'incendie et identifier un éventuel suspect.

Paul-Edouard Lallois,

procureur de la République de Montbéliard

Si aucune conclusion n'a pour l'instant filtré, le procureur a ouvert une enquête pour "destruction volontaire du bien d'autrui par incendie", confiée à la gendarmerie. La maison de l'élu fait, elle, désormais l'objet d'une surveillance particulière de la part des forces de l'ordre.

Alors que les messages de soutien se sont multipliés ces derniers jours, Jean-Pierre Hocquet tient "à continuer à assumer ses fonctions". Et ne vit pas dans la peur. "Les agressions d'élus sont désormais une triste habitude" regrette-t-il. "Il y a tellement d'imbéciles qu'on se retrouve malheureusement en ligne de mire".

Des violences contre les élus qui se multiplient

Interrogé sur la possible identité du pyromane, l'édile nous a indiqué ne "pas savoir qui pourrait s'en prendre à lui". À Mandeure, l'ambiance reste lourde. "Un incendie comme ça, ça ne prend pas tout seul" assène une habitante qui a souhaité rester anonyme. "Il n'y a pas eu de blessés, c'est déjà ça. Un maire, c'est apprécié par les uns, moins par les autres. Mais faire ça, ce n'est pas normal".

Ce triste fait divers est un énième épisode de violence visant un élu. Pour rappel, ce genre d'incidents a pris de l'ampleur ces derniers mois. D’après le ministère des Collectivités territoriales, les atteintes verbales ou physiques à l’encontre des élus locaux ont augmenté d’un tiers entre 2021 et 2022.

Selon le ministère de l’Intérieur, les agressions envers les élus ont augmenté de 15 % en 2023, après une hausse de 32 % l’an dernier (2 265 plaintes et signalements). Dans le Doubs, un groupuscule anarchiste avait revendiqué en 2020 l'incendie de la voiture du député Eric Alauzet, mais s'était trompé de cible. En 2016, c'étaient les voitures du maire et du commissaire de police de Valentigney qui avaient été brûlées pendant une réunion publique.

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