Movember est le mois où les hommes sont appelés à se soucier de leur santé, et à se faire dépister du cancer de la prostate. C’est le cancer le plus fréquent chez l’homme. Vincent Bailly est urologue à la clinique Saint-Vincent à Besançon dans le Doubs. Interview.
On parle beaucoup d’octobre Rose pour le cancer du sein, pourquoi moins des cancers des hommes ?
"C’est déjà la 11e édition de Movember, peut-être parce que parler de l’intimité masculine qui dérive sur la virilité masculine, c’est peut-être tabou encore.”
Pourquoi se faire dépister est-il très important?
"Le dépistage est fondamental. D’une part, le cancer de la prostate est une maladie très fréquente, 50.000 nouveaux cas par an en France. On compte 8 à 10.000 décès par an. Ce cancer touche un homme sur 8. C’est un cancer très fréquent."
"Il faut se faire dépister à partir de 50 ans si on n'a pas d'antécédents familiaux, sinon, c’est plutôt à partir de 45 ans. Le dépistage est assez simple. On va chez un urologue. C’est un examen assez simple basé sur le toucher rectal et une prise de sang, le taux de PSA (antigène prostatique spécifique) qui n’est pas qui nous aide dans ces arguments qu’on va collecter, et puis une IRM un examen de routine maintenant dans le cadre de l’élévation du taux de PSA."
Quels symptômes doivent alerter ?
"Il faut amener les hommes à la discussion sur le cancer de la prostate, car c’est une maladie qui n’est pas symptomatique …Là est le problème. Quand on dit du mal aller aux toilettes à uriner, ça, c’est plutôt l’adénome, partie centrale de la prostate. Cela, on peut le comparer au jaune de l’oeuf. Le jaune de l’œuf, il va grossir avec l’âge et puis va embêter. L’homme va devoir se lever la nuit, il va avoir un jet d’urine un peu moins fort. Le cancer lui se développe dans le blanc de l’œuf en périphérie et du coup lui, il n’est pas symptomatique."
Quelles sont les chances de survie à un cancer de la prostate ?
"Le pronostic est vraiment très bon. Le taux de survie est excellent si on détecte tôt la maladie. Il y a même un homme sur 3 chez qui on détecte la maladie qui va être surveillé, seulement surveillé. Sinon, quand on diagnostique un cancer de la prostate, on va avoir des traitements radicaux, chirurgicaux, la protestoctomie, par radiothérapie, et d’autres plus novateurs, comme des traitements par ultra-son, pour traiter la maladie là où elle est, pour limiter les séquelles."
► En savoir plus sur les cancers de la prostate
Plus un homme est âgé, plus il est susceptible d'être diagnostiqué d'un cancer de la prostate. Un homme dont le père ou le frère a développé un cancer de la prostate a deux fois plus de chances de développer la maladie. ll y a plus de cas de ce type de cancer chez les hommes noirs africains et afro-antillais selon le site Movember.
Enfin, ce mois de novembre, est aussi l’occasion de se faire dépister du cancer des testicules, il est moins fréquent, 2500 cas par an. Un cancer qui touche plus les jeunes hommes.