Des chercheurs du CHU de Besançon (Doubs) ont mis au point un procédé qui permet de repérer, dans le sang, des marqueurs du cancer du poumon, le premier cancer mortel en France. Un espoir pour les malades et les médecins. Explications.
Une avancée dans le domaine de la santé. Aujourd’hui, pour détecter le cancer du poumon, l’examen de référence est le scanner faible dose. Mais la détection précoce des tumeurs malignes reste trop faible, et entraîne de nombreux faux positifs très anxiogènes pour le patient, argumente le CHU de Besançon. Cet examen s’avère donc coûteux pour le système de soins.
Les médecins de Besançon les Dr Zohair Selmani et Dr Alexis Overs, médecins au CHU de Besançon, ont développé un script informatique. Ils ont analysé les bases de données de 400 patients atteints de cancer bronchique et ont identifié des marqueurs communs à chacun.
La tumeur au contact des vaisseaux va libérer beaucoup de matériel dans la circulation sanguine, et aujourd'hui avec les avancées techniques, on va pouvoir détecter certains de ces éléments.
Zohair Selmani, maitre de conférences, praticien hospitalier en oncologie
Le cancer du poumon ce sont des marqueurs bien spécifiques identifiés par les chercheurs
Une simple prise de sang devrait permettre de détecter ces marqueurs. “La première utilisation de ce test, ce sera le suivi des patients. On va regarder si le marqueur est présent avant le traitement, et voir son évolution au cours du traitement. Ce marqueur est censé disparaitre si le traitement est efficace” précise le médecin à France 3 Franche-Comté.
Le suivi par prise de sang de ces marqueurs du poumon, permettra de voir l’avancée des soins, ou de la maladie. Et d’adapter les traitements. D’éviter de pratiquer des scanners à répétition.
Ce procédé a été mis au point par le CHU de Besançon en collaboration avec l’Université et le CHU de Bourgogne. L’heure est désormais à la validation clinique avec les Hospices Civils de Lyon. Cette détection du cancer du poumon par une simple de prise de sang pourrait être réalité en 2025.
Plus de 30.000 décès par en France
Le cancer du poumon est responsable d’un quart des décès dus à un cancer en France. 33 117 décès par cancer du poumon ont été enregistrés en 2018. Le cancer du poumon est dans le monde la première cause de décès par cancer. Le tabagisme est le principal facteur de risque.
C’est un cancer fréquent et de mauvais pronostic. Les chercheurs souhaiteraient pouvoir généraliser l’usage de ce dépistage sanguin, de manière à pouvoir détecter plus précocement la maladie.
L’innovation pourrait également être élargie à d’autres cancers (colon, pancréas, prostate, ovaires).