Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, une nouvelle mesure est entrée en vigueur pour lutter contre la maltraitance animale. La vente de chiens ou chats dans les magasins de type animalerie n’est plus possible, sauf si l’animal provient d’un refuge.
Une bouille craquante. Et ce chiot termine dans votre chariot. Ce chaton rejoint votre famille parfois après un achat impulsif, pas vraiment préparé. C’est pour lutter contre ce fléau que la loi contre la maltraitance animale du 30 novembre 2021 a décidé d’interdire la vente et la cession des chats et chiens en animaleries à partir du 1ᵉʳ janvier 2024.
L’article 15 précise juste que des ventes pourront avoir lieu en animalerie, mais pas le biais d’associations de défense des animaux : « En partenariat avec des fondations ou associations de protection des animaux, les établissements de vente d'animaux de compagnie mentionnés au même premier alinéa (animaleries, ndlr) peuvent présenter des chats et des chiens appartenant à ces fondations ou associations, issus d'abandons ou dont les anciens propriétaires n'ont pas été identifiés. Ces présentations s'effectuent en présence de bénévoles desdites fondations ou associations. »
Certaines animaleries ne proposaient déjà plus ces chiens et chats à la vente depuis plusieurs années. Sur les salons de chiots nombreux dans toute la France, la vente, elle reste possible. Mais, depuis le 1er octobre 2022, la loi impose à tout acheteur de chien ou de chat, d’avoir complété et signé un Certificat d’engagement, au minimum 7 jours avant l’achat de l’animal.
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"Achat ou adoption, il faut une vraie démarche avant de prendre un animal"
Claude Charles gère le refuge SPA de Gray en Haute-Saône, un refuge qui avait reçu la visite d’Emmanuel Macron en octobre 2021. Ne plus vendre de chiens et chats en animalerie, “c’est très bien pour nous” reconnaît-il. Selon lui, la vente en animalerie se fait trop rapidement. “Si c’était plus sérieux, qu’on questionnait les acheteurs” dit-il. L’achat impulsif en animalerie ou même auprès d’un éleveur se termine parfois par un abandon. “Le chiot, il pisse, il crotte, il faut le sortir quand on est en appartement” lance Claude Charles, qui se souvient d’avoir dû prendre un jeune chiot golden l’été dernier, trois semaines seulement après son achat, les propriétaires sont venus l’abandonner.
“Achat ou adoption, il faut de vrais critères, que les gens viennent plusieurs fois voir l’animal, que ce soit un acte réfléchi. Nous, on ne donne jamais un animal à la première visite” prévient Claude Charles. Le refuge de Gray compte en ce moment 50 chiens à adopter, 70 chats. Des chats de plus en plus nombreux.
Serpents, reptiles, lapins, oiseaux, poissons toujours vendus en animalerie
Limiter les achats impulsifs de chats et de chiens est une bonne chose pour la Fondation 30 Millions d’Amis. Cette dernière regrette néanmoins que cette interdiction ne s’applique pas à l’ensemble des animaux domestiques. Les NAC, tels que les lapins, rongeurs, poissons, oiseaux et reptiles continueront d’être vendus dans ces établissements, perpétuant le risque d’un grand nombre d’abandons. À ce titre, la Fondation a lancé une pétition, adressée au ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire pour tenter d’obtenir l’interdiction de vente de tous les animaux en animalerie.
Trop d'abandons d'animaux en France
En France, les abandons d’animaux, comme les chiens et les chats, sont trop nombreux. Selon la société protectrice des animaux (SPA), près de 17 000 animaux ont été abandonnés dans les refuges en France entre le 1ᵉʳ mai et le 31 août 2023.
Refuges saturés, équipes épuisées, tel est le constat de l’été 2023. Avec plus de 12 000 animaux recueillis depuis le 1er mai, la situation est critique.
— La SPA France (@SPA_Officiel) August 11, 2023
Nous avons besoin de votre soutien et de votre générosité pour continuer à sauver, soigner et nourrir tous les animaux en… pic.twitter.com/GTgoJZFlnx
Dans un communiqué publié le 6 septembre 2023, l’association regrettait «un bilan estival à nouveau catastrophique» entretenu par l’inflation et la baisse du nombre d’adoptions.