"Un chasseur, il aime les animaux". En visite dans un refuge en Haute-Saône, Emmanuel Macron refuse "d'opposer les modes de vie"

A l'occasion de la journée mondiale des animaux, le président de la République a visité le refuge SPA Saint-Adrien à Gray (Haute-Saône). Interrogé sur ses rapports aux chasseurs, il a demandé à ne pas "opposer les mondes".

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Ce lundi 4 octobre, journée mondiale des animaux, le président de la République s'est rendu dans le refuge St Adrien de Gray (Haute-Saône). Dans ce refuge SPA sur le point de débuter des travaux de rénovation partiellement financés par le plan "France Relance", Emmanuel Macron a annoncé le doublement des financements destinés aux refuges dans ce plan. 30 millions d'euros devraient donc finalement être attribués aux refuges français. 

Quelques jours après le passage au Sénat de la loi de lutte contre la maltraitance animale, où plusieurs dispositions de la proposition ont été réécrites, et certaines dispositions comme l'interdiction de ventes de chats et de chiens dans les animaleries et l'interdiction d'animaux sauvages dans les cirques ont été abandonnées, le président a affirmé vouloir accentuer les sanctions à l'encontre de ceux qui abandonnent leur chat ou leur chien, après s'être désolé du "record d'Europe" de la France en matière d'abandon de ses animaux de compagnie, sans toutefois donner plus de précisions. Mais, alors qu'Emmanuel Macron a reconnu à plusieurs reprises que la cause animale tenait à cœur "de nombreux compatriotes", ce sont peut-être ses déclarations sur la chasse qui retiendront le plus l'attention des défenseurs des animaux. 

"Un chasseur, il aime son chien, il aime les animaux (..) sinon, il ne ferait pas de la chasse"

Lors des quelques minutes de la visite que le Président a consacré à répondre aux questions des journalistes, c'est peut-être au thème de la chasse qu'il a consacré le plus de temps de parole. Interrogé à plusieurs reprises sur les reproches que des associations de défense des animaux lui adressaient, et notamment celui d'être "à l'écoute des lobbies de l'exploitation animale" comme la chasse, Emmanuel Macron s'est d'abord agacé : "on a trop tendance à opposer les mondes dans notre pays". "Les chasseurs, ce sont des acteurs de la ruralité" a-t-il ajouté. 

"Un chasseur, il aime son chien, il aime les animaux, il aime la nature", a énuméré le président de la République, "sinon, il ne ferait pas de la chasse". "On oppose souvent les associations, qui sont importantes, qui se battent pour la cause animale et qui protègent les animaux, et de l'autre côté les éleveurs et les chasseurs" a-t-il affirmé, avant d'exposer sa méthode de travail.

"Tout le monde est attaché à la condition animale, a-t-il exposé, personne ne veut qu'il y ait des pratiques cruelles qui ne correspondent plus à la manière dont nous voyons les animaux", avant d'enchaîner sur un de ses célèbres "en même temps" : "et en même temps, nos compatriotes sont attachés à la ruralité et aux traditions, et nous ne pouvons pas leur dire du jour au lendemain 'ce que vous avez fait, ce que vos parents et vos grand-parents faisaient, c'est devenu intolérable, circulez'.  Ça se fait dans le respect". "Ce n'est pas en stigmatisant qu'on peut réussir à avancer" a-t-il expliqué, "On y arrive en réconciliant"

Une "gestion adaptative des espèces"

Le président de la République s'est félicité d'avoir mis "autour de la table" des associations de chasseurs, des scientifiques et des associations animales, au sein de l'Office Français de la Biodiversité. "Le dialogue est difficile, parce que c'est le début, mais cette méthode est la bonne". 

Le Président s'est d'ailleurs fendu d'un commentaire supplémentaire, qui semble faire écho à l'indignation des associations de défense des animaux, face à la mise en consultation par le ministère de la Transition écologique, de plusieurs arrêtés qui autoriseraient des quotas de chasse traditionnelle dans plusieurs départements, pour la saison 2021-2022. "Il faut que les gens discutent, pour avoir ce que l'on appelle une gestion adaptative des espèces", a-t-il exposé, "Il y a des chasses qu’il faut savoir pendant un an, deux ans, suspendre, en disant 'on a besoin que les espèces se régénèrent'. Et à l’inverse, sur des espèces qu’on avait arrêté de chasser pendant quelques années, quand ça se régénère, de pouvoir dire 'on les reprend' je crois que c’est du pragmatisme et de l’intelligence collective". 

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