Confinement : comment les commerçants peuvent-ils créer leur site internet pour continuer de vendre ?

La fermeture des commerces de proximité en raison du confinement pose la question du développement du e-commerce. Faut-il encore considérer la vente sur Internet comme une concurrence ou est-ce devenu un débouché incontournable ? Est-ce facile d'ici Noël de vendre ses articles sur le net ? 

Ce second confinement tombe au pire moment pour les commerçants obligés de fermer boutique à un peu plus d'un mois de Noël. Comment "sauver les meubles" en vendant son stock sur Internet ? Est-ce facile de vendre sur Internet ? Les réponses sont multiples. Si on surfe sur le site de Wizi Shop, cela a l'air simple de se mettre au digital. Lors du premier confinement en mars dernier, l'entreprise a lancé son opération #EcommerceSolidaire. "L’objectif est de soutenir les commerçants ayant été contraints de fermer leurs portes lors du confinement. Plus de 600 commerçants ont ainsi profité en France de boutiques en ligne mises à disposition" avec un chiffre d’affaires affiché de plus de 7 millions d’euros depuis mars pour ces commercants.
 
Wizi shop propose aux commerçants de "créer un site de vente en moins de 90 minutes" ! Mais pour d'autres professionnels, il est utopique de travailler dans l'urgence. "Ce n'est pas quand il y a le feu que l'on commande un extincteur" réplique un spécialiste du secteur qui exprime sur twitter son septicisme. 
 
Vendre sur Internet est un métier à part entière qui demande du temps et de l'argent. De nombreuses compétences entrent en jeu et les démarches sont multiples. Si vous ne faites pas appel à des plateformes, vous devez apprendre le droit commercial du net, faire des démarches auprès de votre banquier, trouver les spécialistes du marketing digital...

A Besançon, le magasin Easy-gliss, spécialiste des activités sportives extérieures,  assure aujourd'hui 80% de ses ventes sur le web et 20% en magasin. Une aventure commencée il y a huit ans. Aujourd'hui les ventes en ligne sont gérées par 6 à 7 personnes y compris des prestataires extérieurs.
 

La vente en ligne demande d'autres compétences que celles de la vente. La plus importante est celle du référencement. C'est le nerf de la guerre commerciale sur le web. Loïc Bernard, gérant de Easy-gliss, n'a pas hésité à investir de gros budgets publicitaires pour que les internautes qui tapent "ski" sur Google, voient le lien vers le site de son commerce en tête de liste de la page Google. Cela se paie ! Les commerçants achètent des "mots-clés" qui leur sont facturés quelques centimes ou plusieurs euros à chaque fois que l'internaute les tape sur la barre de recherche. 

Avant d'avoir son propre site commerçant, Easy-gliss avait commencé par vendre ses produits sur des "Market places". Le Boncoin, Ebay et même La Redoute dont les produits viennent pour moitié d'autres sites commerçants. C'est une première approche qui permet de profiter de la force de frappe du site "hébergeur". D'après le consultant Sébastien Dubois, il est possible de travailler avec ces plateformes en une semaine. Autre piste, les boutiques des réseaux sociaux Facebook ou Instagram. 

C'est ce que propose Teekers à Pontarlier, Besançon et dans d'autres villes de la région. Depuis 18 mois, 150 commerçants de la région ont choisi cette formule pour la mise en vente de leurs produits. 
 
Pour moins de 50 euros par mois d'abonnement, le commerçant a "une solution d'accompagnement complète" et reverse une commission de 6 à 9 % des ventes réalisées. L'équipe de Teekers est basée à Besançon, elle emploie six personnes en direct et une vingtaine de prestataires. Il faudra attendre encore quelques années avant que cette activité soit rentable. Les specialistes du réferencement de Teekers misent eux sur le référencement naturel. Plus les internautes se dirigent vers un site, plus Google le met en avant. La moitié des clients viennent sur le site de Teekers via Google ou les réseaux sociaux. 

Autre solution, faire appel à des étudiants en commerce digital. A Besançon, l'ECM, école de commerce et de management, a monté une formation avec le très renommé CNAM., Conservatoire National des Arts et Métiers pour préparer un Master "Marketing en mode digital".

Les commerçants qui souhaitent bénéficier de ces compétences peuvent soit embaucher des apprentis en master ( avec l'aide financière de l'État), soit faire appel à l'association étudiante qui peut proposer des prestations pour aider à définir un cahier des charges. Ce n'est que le début de la démarche ! "Attention, prévient Salomé Roche, responsable communication de l'école, cela ne s'improvise pas. Mieux vaut désigner un chef de projet tellement il y a des compétences diverses à faire entrer en jeu". Est-il possible pour une petite boutique de se lancer dans le e-commerce avec l'aide de ces étudiants ? Oui, "il faut compter un mois à plein temps pour une ou deux personnes". 

Si la communication digitale du commerçant part de zéro, il lui sera sans doute difficile de se faire une place au soleil de la grande toile d'ici Noël. Pour le spécialiste Sébastien Dubois, le plus important est que le commerçant comprenne qu'Internet n'est pas son ennemi, mais une opportunité supplémentaire de se faire connaitre. D'aprés lui, 61% des achats des consommateurs français se terminent par un achat physique même s'il y a eu une consultation des sites web en amont. 
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