Musiciens, ingénieurs du son, comédiens, techniciens de plateau..les centaines d'intermittents du spectacle confinées sont inquiètes: du présent, avec les dates annulées et l'absence de rentrées financières. Mais aussi du futur : quelles indemnisations, les lieux vont-ils rouvrir rapidement ?
C'était le 13 mars dernier. Devant la crise sanitaire qui enflait, le gouvernement interdisait tout rassemblement de plus de 100 personnes, déclenchant, de fait, l'annulation en série des spectacles vivants.
Le musicien bisontin Sorg est comme tout le monde, confiné chez lui. Comme la moitié des français, il travaille depuis son domicile. Sauf que si les compositions du futur disque avancent, ce ne sont pas de vraies rentrées d'argent.
Pas de télétravail chez les artistes et technicien(ne)s. Juste un statut d'intermittents du spectacle qui leur permet de toucher du chômage après 507 heures de contrats assurées sur une année.
Le 19 mars, les ministères du Travail et de la Culture ont annoncé «la neutralisation» de la période de confinement dans le calcul des droits à l’intermittence.
Mais comme l'explique le journal Libération, concrètement, personne ne sait comment remplir sa déclaration de salaire. Sur le groupe Facebook «Solidarité art culture - Covid-19» (32 000 abonnés, dont une majorité d’intermittents), c’est la panique à bord. Toutes les heures, des posts tentent d’élucider ce qui se cache derrière les mesures gouvernementales.
«On s’arrache les cheveux, avoue Marion Gauvent, coprésidente de l’Association des professionnels de l’administration du spectacle (Lapas). On ne sait pas quelle sera la portée de cette neutralisation. Est-ce que les heures payées mais non travaillées vont compter dans les 507 heures ? Toutes les dates d’anniversaire vont-elles être décalées ? Et pour les spectacles qui ont été annulés dès le 8 mars ? On souhaite vraiment à long terme que le gouvernement entame une réflexion sur le recalcul du régime.»
Voyez le reportage à Besançon d'Aline Bilinski et Fabienne Le Moing, avec les témoignages de Sorg Léo Dufourt , musicien et Christophe Gaiffe, ingénieur du son et représentant de la coordination des intermittents et précaires en Franche-Comté (CIP)