Laurent Nuñez, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur, était attendu ce vendredi 31 janvier dans la matinée à Besançon. Le quartier de Planoise connaît une poussée de la délinquance depuis quelques mois. Les habitants souhaitent voir le calme revenir. Revivez cette matinée en détails.
Cette visite d'un proche de Christophe Castaner intervenait à un peu plus de six semaines du premier tour des élections municipales. Le quartier de Planoise fait parler de lui ces derniers mois, dans la rubrique des faits divers, au grand dam des habitants et des acteurs sociaux bien implantés dans ce quartier populaire. Certains médias nationaux parlent de "guerre des gangs", "zone de non droit" ou encore de "dérive à la marseillaise".
Le secrétaire d'Etat est arrivé à l'heure, au commissariat de Planoise. Attendu vers 10 heures rue du parc, il a salué les policiers en place et s'est entretenu avec des commerçants du quartier, sélectionnés en amont. "On a une baisse d'activité tous les jours. On sait qu'on a un commissariat sur place, mais on a besoin de présence tous les jours, qu'ils viennent nous voir le soir. Monsieur le buraliste s'est fait braquer un soir à 18h, le jour où il y avait des CRS, cela ne devrait pas exister. Si on ne nous aide pas peut-être qu'un jour on va partir" a expliqué le gérant du bar restaurant La Paloma, situé près du commissariat de Planoise.
Découvrez une partie de l'entrevue entre les commerçants de Planoise et le secrétaire d'État Laurent Nuñez :
Dans le même temps, une cinquantaine de syndicalistes et manifestants contre la réforme des retraites ont été empêchés d'approcher, alors qu'ils avaient fait une demande de manifestation autorisée en préfecture. Le préfet, quant à lui, avait pris les devants en adoptant un arrêté interdisant toute manifestation sur les axes de passage du secrétaire d'État.
« On ne veut pas se laisser faire, s’il faut qu’on manifeste jusqu’en juillet on le fera. Comment en France on peut dire qu’avec 1000€ on pourrait vivre ? Il faudrait qu’on arrive jusqu’à 65 ans dans leur projet ? » José Aviles, élu CGT. #Besançon #Planoise pic.twitter.com/k8cCdxL7Gu
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La situation s'est tendue entre syndicalistes et CRS lorsque ces derniers ont décidé de les nasser entre deux cordons, au niveau du centre médical, pendant environ deux heures. Cet espace était pourtant hors du dispositif d'arrêté préfectoral. "C'est du jamais vu depuis la 5ème République. On va essayer de porter plainte. Nous sommes empêchés de manifester en raison de nos opinions politiques et cela c'est inadmissible" a expliqué Julien Juif, représentant syndical Solidaires.
Le quartier de Planoise fait partie des quartiers de reconquête républicaine où les moyens de police ont été renforcés pour combattre la délinquance et notamment dans ce quartier le trafic de stupéfiants. "J’en ai marre de rester ici, je veux partir. C’est une mascarade aujourd’hui. Quand le ministre sera parti on sera à nouveau livrés à nous-mêmes" nous a expliqué Antoine, un habitant de Planoise dont la voiture a brûlé lors de l'incendie de la fourrière. Amar, un autre habitant du quartier depuis 5 ans, nous a également confié vivre dans la peur et n'avoir que très peu d'espoir que la situation change après la venue du Secrétaire d'état.
Plus tôt dans la matinée Laurent Nuñez a salué les pompiers qui sont intervenus sur l’incendie de la fourrière de #Planoise #Besançon pic.twitter.com/u5WhEkplSP
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Selon Laurent Nuñez, le dispositif sécuritaire sur Planoise fonctionne mais cela prend du temps. "Nous sommes passés de 25 points de deal à 13. C'est du bon travail. Effectivement, lorsqu'on arrête des trafiquants, certains essaient de prendre la place, ce qui peut créer des violences entre dealers" a-t-il déclaré, admettant qu'il restait beaucoup de travail à faire. L'objectif est affiché. Le gouvernement souhaite supprimer tous les points de vente de drogue à Planoise. Un travail de longue haleine quand on sait que lorsqu'un trafic est éradiqué, un autre groupe de dealers tente de s'approprier l'espace.
Écoutez le secrétaire d'État répondre aux questions des journalistes :
Laurent Nuñez s'est également entretenu avec certains membres du Conseil citoyen du quartier de Planoise, en insistant sur le fait qu'il ne fallait pas "dramatiser la situation et véhiculer une mauvaise image du quartier dans les médias". Certains habitants pointent pourtant du doigt le manque de présence policière visible quand d'autres dénoncent la pauvreté, "premier facteur de l'augmentation de la délinquance".
Laurent Nuñez s’entretient avec le Conseil Citoyen pendant que la 30aine de manifestants sont encerclés et bloqués par les CRS. #Planoise #Besançon #LaurentNunez pic.twitter.com/x1vJU8yopg
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#Planoise #Besançon Le Conseil citoyen aborde différentes questions avec Laurent Nuñez, secrétaire d’état à l’Intérieur. Suivre cette visite en intégralité par ici : https://t.co/DahZSZRq76 pic.twitter.com/kUzwFyYAq2
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La visite du Secrétaire d'état et de ses conseillers s'est terminée aux alentours de 13h. Les policiers et CRS présents en nombre toute la matinée ont progressivement quitté les lieux. La situation s'améliorera-t-elle à Planoise ? Quoi qu'il en soit, une attention particulière est désormais portée à ce quartier qui rassemble près de 20 000 habitants.