DIRECT. Procès Zepeda à Besançon : "Narumi avait peur de lui..." des camarades de la victime témoignent, revivez la 3e journée de procès

Le 3e jour de procès de Nicolas Zepeda, ressortissant chilien accusé de l'assassinat de Narumi Kurosaki en 2016 a Besançon se poursuit. Revivez-le dans cet article.

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Pour relire l'interrogatoire de l'accusé Nicolas Zepeda, rendez-vous dans cet article.

L'audience est suspendue jusqu'à 14h. 

Les sms disséqués par la cour 

12h11 : Les avocats de la défense font projeter d'autres messages pour illustrer le fait que la victime ne s'exprimait pas si bien, malgré les avis élogieux de ses professeurs. La défense essaie, tant bien que mal, de faire valoir le fait que Nicolas Zepeda n'a pas usurpé l'identité de la victime via ses réseaux sociaux. Tous les témoignages prouvent le contraire.

"Pero gracias por tu preocupación" a écrit Nicolas Zepeda dans un échange sms avec son propre cousin, reprenant la formule de phrase utilisée dans les messages envoyés par le téléphone de Narumi, fait remarquer l'avocat général Etienne Manteaux. 

11h30 : Un témoin supplémentaire s'approche à la barre. C'est la quatrième langue traduite dans ce procès décidément très international : le Serbe, avec un témoin d'origine serbe. Il a également suivi pendant quelques mois les cours de français du CLA de Besançon, dans lequel était Narumi. Finalement, il s'exprime bien en français et n'a pas vraiment besoin de son interprète qui se tient debout à ses côtés face à la cour.

Il échangeait régulièrement par message avec la victime. Lui aussi a constaté que les messages qu'ils s'envoyaient avec Narumi avait changé de nature, "à la fin". "Elle mettait toujours des smileys d'habitude, des -ahahah- mais après plus rien, elle répondait avec des petits mots" dit-il. Des messages illustrant bien les propos du 4e témoin sont projetés. Ils confirment ses dires et montrent à quel point la Japonaise maîtrisait bien la langue française.

Le président fait comparer en direct deux messages presque identiques, envoyés par le téléphone de Narumi a deux de ses camarades. Le terme "Merci de t'en soucier" apparaît plusieurs fois, auprès de plusieurs personnes. "On retrouve des formules qu'on ne trouve jamais auparavant" dit le président Husson.

10h55 : des échanges sms sont projetés dans la salle. "On pense que ce n'est pas toi qui répond" écrivent les camardes de classe de Narumi, reflétant l'inquiétude qui grandit et les soupçons qu'ils ont dès le début. L'audience est suspendue 20 minutes.

10h30 : Troisième témoin de ce 3e jour de procès, une femme de 27 ans. Elle a séjourné à Besançon à l'été 2016 jusqu'à l'été suivant, dans le cadre d'un échange universitaire entre Tsukuba, au Japon, et Besançon. Elle est arrivée avec la victime Narumi Kurosaki et d'autres étudiants japonais. 

"Un soir de novembre, les étudiants venus de Tsukuba ensemble se sont rassemblés dans la chambre d'une des étudiantes. Nous avons fait une petite soirée. Nous avons discuté de choses intimes et Narumi a raconté qu'elle avait un problème avec son ex-petit ami notamment que son compte Facebook avait été piraté par ce dernier" détaille la jeune femme, mettant une fois de plus à mal la défense de l'accusé Nicolas Zepeda qui a décrit une fin de relation cordiale avec la Japonaise et n'a jamais mentionné avoir piraté ses réseaux sociaux. 

Après qu'ils se soient séparés, Narumi avait peur de lui.

Ancienne camarade de classe de la victime

Me Galley, avocate de la famille de Narumi fait préciser la témoin concernant cette peur qu'avait la victime de son ex-petit ami : "Elle avait peur car il l'espionnait ? Elle était inquiète de voir qu'il avait piraté son compte Facebook et pouvait voir tout ce qu'elle faisait dans la vie à Besançon ?" "Oui c'est ce que je pense" répond la témoin.

Précision : l'ami le plus proche de Narumi Kurosaki à Besançon, cité plusieurs fois dans le témoignage de cette troisième témoin, sera auditionné plus tard dans ce procès car il n'était pas disponible ce mercredi. 

Une relation apaisée avec Arthur Del Piccolo

9h50 : Une deuxième témoin s'installe à la table de visioconférence, en direct du Japon. Elle a elle aussi 26 ans et est actuellement fonctionnaire. Elle était inscrite avec la victime au CLA, centre linguistique à Besançon. Elle prenait le bus avec Narumi Kurosaki tous les matins.

Elle vivait deux chambres à côté plus loin que celle de Narumi Kurosaki. Elle n'a pas entendu les cris la nuit de la disparition, contrairement à de nombreux résidents du CROUS. "Je dormais" dit-elle. D'un sommeil plutôt lourd visiblement.

Inquiète de ne pas avoir de nouvelles, elle a écrit à la victime en japonais, mais elle n'a jamais répondu. Elle sait pourtant que des messages provenant du téléphone de la victime ont été envoyés à d'autres personnes, mais "seulement en français". Le président Matthieu Husson lui fait préciser plusieurs points de sa déposition faite à l'époque. Comme pour la première personne interrogée, évidemment elle ne se souvient pas de tout, puisque les scènes décrites précisément se sont produites il y a 5 ans.

Elle confirme qu'Arthur Del Piccolo était bien le petit ami de Narumi au moment de sa disparition. C'est la victime elle-même qui lui avait dit. Elle lui avait raconté son "histoire d'amour" avec Arthur et lui a précisé que "tout se passait bien""Des amis à elle ont disparu de son compte Facebook et elle pensait que c'était à cause de Nicolas Zepeda. Et aussi je crois que leur rupture ne s'était pas bien passée" dit l'ancienne camarade de classe de la victime. 

"J'ai pensé qu'elle avait été mise dans sa valise et emportée quelque part"

9h15 : "Lorsque vous entrez dans la chambre de Narumi et ne voyez plus sa valise, quelle est votre réaction ?" demande Me Schwerdorffer, avocat d'Arthur Del Piccolo. "J'ai pensé qu'elle était impliquée dans un incident, par exemple, qu'elle avait été mise dans sa valise et emportée quelque part" répond la jeune femme.

L'avocat bisontin insiste, il veut qu'elle précise bien sa pensée.  "Ce qui m'a frappée c'est la disparition du draps de la couverture. L'impression que j'ai eu était quelque chose qui annonçait un incident lugubre" ajoute la Japonaise qui a pu entrer dans la chambre de Narumi Kurosaki après qu'elle a disparu.

L'avocat général précise qu'il s'agissait du drap housse, qui couvre le matelas du lit. 

"Très embêtée" du projet de Nicolas Zepeda de la rejoindre en France

9h : "Elle était très gentille. C'était une personne très joyeuse et sociable. Elle était très consciente de ses différents buts. Elle savait pourquoi elle était en France. Oui, elle était ambitieuse" confirme la première témoin après des questions de Sylvie Galley, avocate de la famille de Narumi Kurosaki. 

Concernant la contrariété de Narumi par rapport à Nicolas Zepeda : "elle était très embêtée du fait que Nicolas Zepeda comptait venir en France pour la revoir" dit la jeune femme.

Dans la salle, la mère et la soeur de Narumi Kurosaki sont assises sur le banc des parties civiles. En face d'elles, Nicolas Zepeda a changé de chemise. Il porte toujours une cravate. Il écoute attentivement tous les échanges. 

8h30 : Alors que la veille, la déposition de l’enquêteur principal a apporté son lot de détails extrêmement défavorables à l'accusé, la matinée de ce 3e jour de procès a débuté avec la déposition en visioconférence depuis le Japon de plusieurs personnes. Une femme de 26 ans débute. Elle était dans la classe à Besançon de Narumi Kurosaki. Elle connaît Nicolas Zepeda et Arthur Del Piccolo mais n'a "aucun lien" avec eux. 

La disparition de deux objets interpelle

"Un jour nous avons constaté son absence, et celle-ci s'est prolongée. Nous nous sommes inquiétés et nous sommes rendus devant la porte pour rentrer dans sa chambre" explique la jeune femme, à travers un grand écran projeté dans la salle d'audience. Elle signale deux choses remarquées : la disparition des draps et la valise de madame Kurosaki. La chambre était suffisamment bien rangée. "Nous n'avons constaté aucune anomalie sinon la disparition de ces deux objets" dit-elle.

► À lire aussi : Procès Zepeda à Besançon : "Qu’est-il allé faire à cet endroit là ?"... Comment les enquêteurs sont remontés jusqu'à l'accusé Nicolas Zepeda 

"Vu son caractère, ce n'était pas le genre à fréquenter plusieurs garçons en même temps" dit cette première témoin qui a également été à l'université de Tsukuba, au Japon, avec la victime. Narumi lui a confié qu' "elle avait des problèmes", selon ses mots. "Alors qu'elle était avec Arthur Del Piccolo, Nicolas Zepeda continuait à lui écrire et elle m'a parlé de son attachement à elle, très persistant. Nicolas Zepeda lui a dit qu'il allait venir en France et elle ne savait pas quoi faire. Et aussi du fait que son compte, probablement Facebook, a été usurpé par lui" détaille la témoins, corroborant ainsi les propos de l'enquêteur passé à la barre la veille.

Le président Matthieu Husson lui demande de confirmer ou infirmer différents éléments. Ses réponses coïncident avec la version des enquêteurs, en opposition totale avec celle de l'accusé. L'ancienne camarade de classe de Narumi Kurosaki  ne se souvient pas de certains éléments. "Ce qui est tout a fait normal puisque sa déposition a eu lieu il y a 5 ans" note le président Matthieu Husson

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