Violences conjugales : revivez la conférence du procureur de la République dans l'affaire du meurtre de Razia

Razia, 34 ans, est morte égorgée le 30 octobre dans les rues de Besançon. Son mari est le suspect numéro 1. Il a été interpellé à l'aéroport d'Athènes, en Grèce. Le procureur de la République de Besançon a tenu une conférence de presse ce lundi, à 15h. Relisez le déroulé dans cet article.

En bref :

Rafid, le mari de Razia, suspect numéro 1 dans l'affaire du meurtre de sa femme a "admis sa responsabilité sur des messages vocaux et oraux transmis à deux ressortissants afghans" comme l'a expliqué Etienne Manteaux, procureur de la République.
► Son extradition devrait intervenir d'ici les deux prochains mois. Le mis en cause se trouve actuellement en détention provisoire à Athènes. Il va être traduit devant des magistrats Grecs. S'il le suspect refuse son extradition, elle prendra plus de temps. "Nous sommes optimistes" a expliqué le procureur de la République.
Concernant une potentielle faute de la police nationale, Etienne Manteaux, procureur a déclaré : "Nous ne pouvions pas savoir. Il est facile de réécrire l'histoire une fois les faits passés." "Ceux qui mettent en cause la brigade de protection de la famille se trompent. Lorsqu'on voit le nombre de dossiers qu'ils traitent, on ne peut que souligner leur sérieux" a affirmé Benoît Desferet, directeur départemental de la sécurité publique.
Concernant l'ordonnance qui avait été prise pour la protection de Razia et qui s'est avérée inefficace : "Cette ordonnance est bien maigre face à un homme déterminé. C'est un bien faible rempart" selon Etienne Manteaux.
Les enfants de la victime et de l'auteur présumé du meurtre ont été placés provisoirement aux services du Conseil Départemental du Doubs.

Rappel des faits

Alors que la mort de Razia, jeune afghane de 34 ans mère de 3 enfants assassinée à Besançon fin octobre, relance le débat sur la protection des femmes victimes de violences conjugales, le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux, tenait une conférence de presse ce lundi à 15h, depuis le tribunal. Le mari de Razia suspecté d'être l'auteur des coups de couteau mortels a été arrêté vendredi, in extremis, à l'aéroport d'Athènes. Il s'apprêtait vraisemblablement à quitter le pays. Par chance, il a été intercepté à temps. Son extradition vers la France a été demandée.
 

Relisez le déroulé de la conférence de presse du procureur :

15h10 :
Etienne Manteaux, procureur de la République a débuté la conférence de presse en rappelant l'efficacité des services de police, pour interpeller le mis en cause "en 72 heures". "On est sur un dossier qui pose peu de difficulté. Il est vu sur des bandes de vidéo surveillance, il a admis sa responsabilité sur des messages vocaux et oraux transmis à deux ressortissants afghans. Nous avons des éléments forts."

15h15 : "Il n'a aucune attache en Grèce. Il n'est pas ressortissant de ce pays. D'ici deux moins, nous avons de réels raisons de penser qu'il sera extradé vers la France. Nous sommes optimistes" a expliqué le procureur de la République.

15h17 : "C'est un message très fort envoyé aux hommes qui pensent que leur femme leur appartient : quand on commet ce type de faits, les individus seront traqués. Nous en avons la preuve avec cette affaire" s'est félicité Etienne Manteaux, accompagné de Benoît Desferet, directeur départemental de la sécurité publique
 


"Il faut que les faits soient avérés"


15h20 : Plusieurs voix, notamment des membres de l'association "Solidarité femmes Besançon", qui avait recueilli Razia, ou encore l'association "Osez le féminisme" ont dénoncé le manque de protection dont a bénéficié la jeune femme, morte sous les coups de son mari. "Certains ont prétendu que la police n'avait pas fait son travail. C'est faux. Nous ne sommes pas là pour traiter la procédure sans faits matériels. Il faut que les faits soient avérés" a martelé le procureur de la République tout en rappelant qu'il était facile de tirer des conclusions après coup.

15h22 : "Ceux qui mettent en cause la brigade de protection de la famille se trompent. Lorsqu'on voit le nombre de dossiers qu'ils traitent, on ne peut que souligner leur sérieux. La brigade est composée en partie de femmes, et je sais que les membres font un travail remarquable. Nous ne pouvons pas aller chercher toutes les informations, il faut communiquer avec nous" a affirmé Benoît Desferet, directeur départemental de la sécurité publique, précisant notamment que l'école dans laquelle était scolarisés les enfants n'a pas interpellé les forces de l'ordre.
 

"Nous n'avions pas assez d'éléments"


15h30 : "Il n'y avait jamais eu de plainte pour violence contre cet homme à Besançon en tout cas. Ce n'est pas au mis en cause de présenter son innocence, mais au parquet de prouver une culpabilité. Et avant les faits, nous n'avions pas assez d'éléments. Nous n'avions aucun faits objectifs. Les exploitations vidéos laissaient apparaître une plaignante véhémente par rapport à son mari. Nous ne pouvions pas savoir. On ne dit pas que madame était agresseur, on avait le sentiment à la lecture des vidéos que la femme était plus véhémente, on avait que l'image. Il est facile de réécrire l'histoire une fois les faits passés" a détaillé  Etienne Manteaux. 

15h32 : "Pour qu'il y ait une infraction, il faut un élément matériel, l'imputabilité des faits et un élément moral, la connaissance du délit. Il n'est jamais à nouveau rentré en contact avec elle. Jusqu'au 30 octobre, et le meurtre de cette femme. J'entends l'incompréhension et l'émotion. La question qui se pose c'est qu'est-ce qu'on peut faire ?" s'est interrogé monsieur le procureur. 

Découvrez notre reportage : 


15h35 : "J'insiste, une comparution immédiate n'aurait pas tout réglé. Il y aurait pu avoir une incarcération, mais ensuite ? La personne ressort. Il n'y a pas de solutions universelles" a expliqué le procureur de la République. Concernant l'ordonnance qui s'est avérée inefficace dans la protection il a déclaré : "Cette ordonnance est bien maigre face à un homme déterminé. C'est un bien faible rempart."

15h37 : Question à Etienne Manteaux : L'ordonnance prise interdisait-elle au mari de résider à Besançon ? - "L'ordonnance ne lui interdisait pas de vivre à Besançon, non..."

15h40 : "Ce qu'il est reproché à cet homme est gravissime, mais en août la situation était plus complexe que celle que nous réalisons aujourd'hui. Il est facile de réécrire l'histoire à la lumière des derniers faits" a déclaré le procureur. 
 

"Je n'ai pas la solution"


15h42 : Question à Etienne Manteaux : Où sont les enfants du couple à présent ? - "Les enfants sont pris en charge et ont été placés provisoirement aux services du Conseil Départemental du Doubs. C'est le juge des enfants qui va décider de leur placement."
 


15h44 : Question à Etienne Manteaux : Dans quelle mesure les choses doivent évoluer dans le sens de la protection des victimes ? - "Je ne suis pas législateur. Malheureusement nous ne pouvons pas prédire l'avenir. J'insiste sur le fait que des faits de menaces et d'intimidation ont été rapporté, mais pas de violence. On aurait pas été sur une peine lourde, cela aurait renforcé monsieur dans son projet funeste. Modestement, je n'ai pas la solution."

15h45 : Etienne Manteaux, procureur de la République clôture la conférence de presse.
 

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