Alertée par un appel inquiétant, la police a débarqué en pleine nuit chez l'e-sportif Corentin Chevrey à Besançon et chez son père ce 11 janvier. Victime d'un canular appelé "swatting", le joueur professionnel du jeu vidéo FIFA a laissé éclater sa colère sur les réseaux sociaux.
Vers 4 heures du matin ce 11 janvier, l'e-sportif Corentin Chevrey a reçu la visite nocturne d'une brigade d'intervention de la police à son domicile de Besançon. "Dix personnes qui débarquent chez moi avec bouclier et fusil d'assaut," témoigne sur Twitter le joueur professionnel du jeu vidéo FIFA, juste après le départ des forces de l'ordre. L'intervention de police, déclenchée par un canular téléphonique - communément appelé swatting sur internet - a été confirmée par la police bisontine.
Une porte défoncée
Selon l'e-sportif, les forces de l'ordre auraient été alertées par un appel inquiétant. L'individu au bout du fil, se faisant passer pour Corentin Chevrey, a fait croire aux policiers qu'il venait d'égorger sa copine et qu'il était armé. D'où la descente en pleine nuit au domicile du joueur de jeux vidéo, mais aussi celui de son père en zone gendarmerie dans le Doubs. Comme ce dernier était endormi, les policiers ont détruit sa porte d'entrée.
"C'est drôle, genre ?" grogne Corentin Chevrey sur Twitter. Le joueur et streamer promet au mauvais blagueur anonyme qu'il fera tout pour le retrouver.
Si ce genre d'appel malveillant est "plutôt rare", souligne la police de Besançon, la pratique malveillante du swatting se développe en France depuis l'avènement du streaming, soit la diffusion en ligne et en direct de parties de jeux vidéo.
Le streaming particulièrement touché
Pour le faux dénonciateur, l'objectif est de perturber cette diffusion en direct ou que celle-ci montre l'arrestation du joueur ciblé devant ses spectateurs. C'est ce qui est arrivé en 2015 à Bibix, première victime connue dans le streaming français, ou encore au sulfureux Sardoche en 2019.
Le principe reste à chaque fois le même : une fois en possession de l'adresse de la cible, les malfaiteurs font croire aux forces de l'ordre que la victime est un forcené, (qu'elle vient de tuer, qu'elle détient une arme ou des explosifs, etc.) pour qu'elles intervienne rapidement à l'adresse. Bibix a par exemple été accusé d'avoir tué sa femme, Sardoche de vouloir se suicider. Si le joueur et les policiers sont les premières victimes, la descente de police peut aussi traumatiser l'entourage des premiers.
Une infraction punie par la loi
La mauvaise blague peut coûter très cher : pour dénonciation de faux danger, une procédure judiciaire peut être engagée à l'encontre de l'auteur du swatting selon l'article 322-14 du code pénal, qui prévoit 2 ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende. L'un des faux dénonciateurs de Bibix a d'ailleurs été condamné à 2 ans ferme en 2016.