ÉCONOMIE. Les soldes valent-elles encore le coup ?

Les soldes viennent de se terminer après cinq semaines de prix cassés. Mais cette période vaut-elle encore le coup quand les ventes privées et autres promotions s'invitent tout au long de l'année ? A Besançon, l'avis est partagé entre commerçants et consommateurs.

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Les soldes se terminent dans le centre de Besançon, comme partout dans l'Hexagone. Avec un bilan "pas trop mauvais" et toujours "sectoriel" avec le textile qui tire, une fois de plus, son épingle du jeu à la fin de ces cinq semaines, selon Serge Couesmes, président de l'union des commerçants du Doubs.

Mais aujourd'hui, les soldes sont-elles encore attendues comme le moment particulier pour faire de bonnes affaires ? C’est la question qu’on se pose. Dans les vitrines du centre-ville de Besançon, les affichages "fin de série" ont remplacé ceux des soldes. Est-il donc encore intéressant de faire les soldes, quand on voit que les promotions se prolongent dès le lendemain de la fin de cette période ?

La faute aux ventes privées et promotions

Les avis sont partagés. Pour Aurélie Trouillot, commerçante d’une boutique de lingerie, "le trop de promotions et de ventes privées nuit au concept des soldes. Les gens ne se repèrent plus et ne savent plus quel est le prix des choses. Nous, on essaie de rester très cohérents, de ne pas faire des promos qui ne veulent finalement pas dire grand-chose. On joue le jeu de ces soldes et on essaie de jouer le jeu le reste de l’année pour que les clients se repèrent sur la durée".

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La période de soldes vaut-elle encore le coup quand les ventes privées et autres promotions s'invitent tout au long de l'année ? ©France télévisions

Et elle ne croit pas si bien dire. Car Grande Rue, nous rencontrons Christine, 60 ans. "Avant, je posais mon mercredi pour faire les soldes. Maintenant, j’ai une autre approche parce que je vais aux ventes privées avant. Quand on a une idée précise de ce que l’on veut, on trouve directement et en plus, on évite la foule qu’il peut y avoir pendant les soldes. Je pense qu’avec les ventes privées et autres promotions, les soldes perdent leur attrait."

Encadrer les ventes privées

Un avis partagé par Paloma, 30 ans, devant une friperie. "Il y a des pré-soldes, des post-soldes, on y comprend plus grand choses. Avec toutes ces réductions tout au long de l’année, les soldent perdent un peu de leur sens. Avant, il y avait juste certaines périodes de l’année où ça valait le coup. Il y a dix ans, j'attendais vraiment le jour des soldes ! Je repérais même des choses en avance pour aller les acheter quand les démarques commençaient."

C’est pourquoi Pascal Arnoud, commerçant, pense qu’il faut "légiférer" tout ce qui est promotions et ventes privées. "Le principe des soldes est pertinent. En revanche, ce qu’il faudrait faire, c’est légiférer sur les ventes privées qui démarrent trois semaines avant les soldes, et peut-être décaler les soldes d’été". Pour Serge Couesmes, président de l'Union des commerçants du Doubs, "les promotions toute l’année sont en train de tuer la poule aux œufs d’or."

Pour certains, c'est le shopping en ligne et les sites de fast-fashion qui sont responsables de la baisse d'intérêt pour les soldes. Mais pour Christine, un temps adepte des ventes privées sur Internet, rien ne vaut le magasin physique. "Tu vois, avec ce que tu achètes sur Internet, tu peux être plus facilement déçue ! Et pour renvoyer, c’est compliqué." Elle insiste aussi sur le fait de faire vivre les commerces. "Quand on voit les commerces de sa ville fermer, c’est triste. Il faut les soutenir, surtout les indépendants. Sinon les centres-villes ne vivent plus."

Une conscience écologique qui se renforce

À la sortie de la friperie, Paloma pointe un autre fait du doigt. La jeune s’habille en seconde main depuis presque 10 ans. D’abord pour l’aspect financier, puis, de plus en plus, par conscience écologique. "Je trouve que la conscience écologique se renforce chez les jeunes. Pour moi, ça a beaucoup moins de sens de se ruer dans les magasins pendant la période des soldes, surtout pour acheter des choses dont je n’ai pas forcément besoin. Je n’ai plus le réflexe d’acheter parce que ce n’est pas cher. Et je pense que c’est pareil pour beaucoup de gens de ma génération."

Solène a 27 ans et elle aussi, consomme différent. Elle privilégie davantage la seconde main en achetant ses habits sur Vinted. Pour des raisons évidentes : les nombreuses alertes lancées sur la pollution engendrée par la fast-fashion, et les conditions de travail des employés de ces marques.

Pour autant, elle continue d’acheter en boutique, mais différemment. "Si j’achète en boutique, ce sont moins des achats compulsifs, mais plus réfléchi. Et des articles dont j’ai besoin et plus éthiques. Donc ça me dérange moins d’acheter hors solde qu’avant." Si elle fait quand même un petit tour dans les boutiques proches de chez elle au début des soldes, elle apporte moins d’importance aux soldes qu’avant.

Alors, quelle est l’espérance de vie des soldes ? L’écologie et les ventes privées auront-elles raison d’elles ? L’avenir nous le dira.

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