Mardi 21 mai 2024, dans la soirée, un exercice de sécurité civile de grande ampleur a eu lieu à la gare Besançon Franche-Comté des Auxons (Doubs). Plus de 400 personnes ont participé à une simulation d'attaque terroriste.
La gare Besançon Fanche-Comté TGV a été le théâtre, mardi 21 mai, d'un exercice de sécurité civile grandeur nature. De 23 heures à 2 heures du matin, une simulation d'attaque terroriste s'est déroulée dans un train reliant la gare Viotte à la gare TGV des Auxons.
Reportage / E.Rivallain, L.Brocard, X.Brand avec des étudiants et Jérome Bordy Chef du service interministériel Protection civile - Nathalie Vallex Secrétaire générale Préfecture du Doubs
Dans le cadre de cet exercice type ORSEC (Organisation de la Réponse de Sécurité Civile), organisé par la préfecture du Doubs et la Sûreté Ferroviaire SNCF, 417 personnes ont joué le jeu pendant trois heures. Il s'agissait d'un exercice dans la cadre du dispositif NOVI (nombreuses victimes).
Un exercice de grande ampleur
"J'ai perdu mes quatre doigts et je pleure. Je me laisse faire par les secours, mais je refuse de partir sans mes doigts", "Je me prends une balle dans la cuisse droite. Je marche en boitant, mais psychologiquement, ça va ", "J'ai le visage tuméfié et une plaie à la lèvre. Je vais m'effondrer en larmes quand les secours vont arriver parce que j'ai un syndrome dépressif." Les figurants et victimes de l'attentat ont tous reçu une fiche avant l'exercice leur indiquant leur rôle à jouer, leur comportement et les blessures infligées. Une centaine d'étudiants de l'IFSI (Institut de formation en soins hospitaliers) étaient présents pour jouer le rôle des passagers du train. Pour rendre l'exercice le plus réel possible, les figurants ont été maquillés et équipés de plastrons en silicone représentant les blessures les plus graves.
Le scénario était simple : cinq assaillants ont pris pour cible les passagers d'un train faisant environ 30 blessés graves sur une centaine de personnes, et d'autres victimes psychiques. Sur place, le GIGN, la police nationale, la gendarmerie, les pompiers, le SAMU ou encore la sûreté ferroviaire devaient assurer la neutralisation des terroristes et la prise en charge des victimes. En tout, 240 membres des services d'État ont participé à l'exercice.
Une équipe de la cellule d'urgence médico-psychologique du CHU de Besançon était également présente dans le cadre de l'exercice de prise en charge des fausses victimes. "C'est notre rôle d'intervenir dans ce genre d'évènement comme une attaque terroriste, un accident de grande ampleur, un incendie. On est là pour prendre en charge les victimes psychiques", explique Karine Laigre, psychologue référente de la cellule d'urgence, au micro de notre journaliste, Emmanuel Rivallain.
Une présence sur place nécessaire aussi pour accompagner les figurants dans un exercice grandeur nature peu commun. Avant le début de la simulation, tous ont été réunis pour une présentation du déroulement de la soirée. "Ça va envoyer du lourd !" Et pour cause, tous les moyens ont été mis en œuvre pour rendre l'exercice réaliste : des effets de lumières stroboscopiques censés représenter les coups de feu, une bande sonore diffusant des cris et des pleurs, ... "Cela peut avoir un impact psychologique et bouleverser de jouer un rôle, d'entendre des bruits, de voir des images de blessures. L'exercice va peut-être rappeler des évènements traumatiques aux figurants et on sera là pour les prendre en charge", note Karine Laigre.
Favoriser la coordination entre les services d'État
Tous les ans, des exercices de sécurité civile ont lieu dans le département. Le dernier date de 2022 : un accident de train dans le tunnel du Mont-d'Or. L'objectif de ces simulations est de se préparer aux scénarios les plus dramatiques qui pourraient arriver sur le territoire et d'évaluer l'intervention opérationnelle des services d'État. "Tous les services présents font des exercices de manière indépendante. L'intérêt de cette simulation aujourd'hui, c'est de faire travailler tous les services ensemble dans une synergie et une coordination qui permet de mettre l'action de l'État sur la bonne voie", explique Jérôme Bordy, chef du service interministériel Défense et Protection civile à la préfecture du Doubs.
À l’issue de l'exercice, figurants et membres des services d'État ont participé à un débriefing sur la situation. Le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux, était également présent pour assurer la partie judiciaire de l'exercice. Il a félicité cet exercice. "J'ai le sentiment qu'il y a eu une grosse préparation en amont et qu'on était proche du réel pour permettre de développer des réflexes et compétences qui peuvent faire défaut tant qu'on n'a pas expérimenté ce type de drame."
Pour pousser l'exercice au plus proche de la réalité, le parquet antiterroriste a été contacté, comme le prévoit la procédure en cas d'attaque terroriste. Bien sûr, ils ont été informés qu'il ne s'agissait que d'un exercice.