Plusieurs personnes se sont vues refuser l’accès aux bassins avec une casquette ou une visière sur la tête dans les piscines de Besançon. Une interdiction liée à l’hygiène, qui fait pourtant débat en raison des dangers du soleil.
Casquette, chapeau, visière…, porter un couvre-chef est la plupart du temps interdit dans les piscines extérieures municipales. Néanmoins, la dangerosité du soleil et des U.V est aujourd’hui connue de tous, et la nécessité de se protéger est évidemment plébiscitée. Pour certains cette interdiction n’a donc pas beaucoup de sens. De leurs côtés, les autorités municipales mettent en avant l’hygiène à respecter pour permettre aux bassins de rester aux normes.
“Si j’enlève ma visière, je ne me sens pas bien”
Isabelle Parnot fait ses longueurs à la piscine Port Joint de Besançon depuis plusieurs années. Ayant subi une greffe après un cancer de la peau, elle se protège depuis toujours avec une visière pour limiter les risques. Mais voilà, il y a quelques jours, elle s’est vue interdire le port de cette visière. “Je ne comprends pas, jusqu’à présent, on ne m’avait jamais rien dit” témoigne-t-elle.
Une visière qui pour elle est obligatoire et qu’elle porte en toutes circonstances “si j’enlève ma visière, je ne me sens pas bien. Je suis enseignante et même au lycée, je suis connue pour avoir tout le temps une casquette” raconte Isabelle. Les maîtres nageurs lui ont conseillé d’aller dans une autre piscine (couverte), une solution que déplore la principale intéressée.
De plus, pour Isabelle, cette règle est incohérente.
Dans le petit bassin et la pataugeoire, c’est autorisé, pourquoi pas dans le grand bassin ? Pourquoi je n’y ai plus droit du jour au lendemain ?
Isabelle Parnot
Cette interdiction est incomprise par le dermatologue d’Isabelle, Hervé Van Landuyt. Ce dernier est particulièrement sensible à la question des dangers du soleil et le met en avant avec son association : ASFODER (association des dermatologues de Franche-Comté). Il projette d’ores et déjà de faire entendre sa voix : “il faut intervenir pour que les responsables des piscines, pour qu’ils n’interdisent plus les casquettes et les chapeaux”. Car le médecin est sans appel, la crème solaire n’est pas suffisante pour se protéger des rayons du soleil.
Impossible de faire du cas par cas
Une réalité dont les services municipaux sont conscients, néanmoins il est selon eux compliqué de faire du cas par cas. “Aujourd’hui, les ‘vêtements de rue’ sont interdits dans les piscines pour des questions d’hygiène.”, explique Simon Deveaux, responsable du service piscine à la mairie de Besançon. “Comme nous sommes conscients du problème, nous tolérons les t-shirts U.V pour tous, ainsi que le port de la casquette dans les petits bassins, et la pataugeoire, pour les enfants et les parents qui les accompagnent” ajoute-t-il.
Selon lui, la situation est complexe et “si on accepte une casquette, on doit en accepter 10”, donc impossible de faire des dérogations. Ainsi, le débat entre privilégier l’hygiène des piscines à la protection du soleil et difficile à mener pour les autorités compétentes.
Le débat reste ouvert et nous sommes prêts à essayer de trouver des solutions.
Simon DeveauxResponsable piscine mairie de Besançon
Il y a quelques jours, le dimanche 11 août 2024, un problème similaire était advenu dans la même piscine, ont révélé nos confrères de l’Est Républicain. Un homme, porteur d'un vitiligo, s’était vu refuser l’accès au bassin avec une casquette sur la tête. Preuve que la situation pose aujourd’hui question.