Ils étaient une petite centaine à avoir bravé la pluie pour se rassembler sur la place de la Révolution à Besançon. Une manifestation statique, pour cause de Coronavirus
« On veut des salaires, pas de la misère... ». Ils sont quelques dizaines, sous la pluie, à chanter ensemble leurs slogans. Des gilets jaunes trempés, mais toujours aussi déterminés à se faire entendre.
" Ce n'est pas à nous de payer l'addition du Covid-19"
Pour cette manifestation d'après déconfinement, ils ont tenu à appliquer les mesures de distanciation sociale, mais leur discours reste le même. « Nous sommes conscients que nous devons être responsables par rapport au danger que réprésente le Covid 19, mais aucun virus ne nous réduira au silence.. » précise Frédéric Vuillaume.Le visage protégé par un masque découpé dans un... gilet jaune, celui qui est devenu au fil des mois l'une des figures du mouvement en Franche-Comté n'entend pas baisser les bras. « Nous nous tenons à distance les uns des autres, mais nous voulons dire une nouvelle fois que le combat continue et que ce ne sont pas les salariés, les retraités ou les chômeurs qui doivent payer la note du Coronavirus. Les financiers on n'en parle jamais. C'est une situation inacceptable. Nous manifestons ici aujourd'hui car c'est pour nous une bouffée démocratique. Un droit essentiel...».
" Les gens craignent la répression policière.."
Sur le pavé, les manifestants brandissent leurs banderoles. Mais le constat est implacable : l'appel à se rassembler a attiré moins de monde qu'espéré par les organisateurs. Pour André, un manifestant venu de Dole, les raisons sont évidentes. « Nous devons rester motivés et déterminés mais il est clair que les gens qui manifestaient il y encore quelques semaines, craignent désormais la répression policière. Nous avons été nombreux à être placé en garde à vue et à être encore poursuivis par la justice. Mais quoi qu'il arrive nous serons toujours là. Nous sommes pacifistes et nous voulons juste nous exprimer librement. Aujourd'hui nous réclamons des salaires décents pour tous, et aussi du matériel et des investissements dans les hôpitaux..»." Il faut taxer ceux qui détiennent l'argent.."
Une voiture de police qui passe à faible vitesse sur la place de la révolution est accueillie par quelques sifflets. Elle ne s'arrête pas. Les manifestants reprennent leurs chants. « Aujourd'hui, il est demandé aux salariés de donner des jours de congés pour aider les soignants.. » poursuit Frédéric Vuillaume « Mais ce n'est pas à nous d'assumer ça. Il faut taxer ceux qui détiennent l'argent. Et il y en a beaucoup en France..».Déterminés à continuer leurs manifestations quoi qu'il arrive, les gilets jaunes ont annoncé leur intention de se retrouver dès la semaine prochaine, avec des masques et en restant à distance les uns des autres...