L'Unité de Valorisation Énergétique (UVE) de Besançon a fermé l'un de ses deux fours. L'incinérateur du Sybert, qui brûle les poubelles grises d'une grande partie du Doubs fonctionne désormais avec un seul four. Une performance possible grâce à la réduction des déchets.
C’est une nouvelle qui peut donner le sourire. Grâce aux efforts de réduction de la taille des poubelles grises, le Syndicat mixte de Besançon et de sa région pour le traitement des déchets, le Sybert, a fermé dès ce début d’année 2022 l’un des deux fours de son incinérateur. L’unité de valorisation énergétique (UVE), qui chauffe certaines infrastructures de la ville et produit de l’électricité grâce à l’incinération des ordures ménagères, fonctionnera désormais avec un seul four.
En 14 ans, une baisse de 42% des déchets à incinérer
L’UVE de Besançon permet d’incinérer les déchets collectés par le Sybert dans le Grand Besançon, mais c’est aussi là que sont brûlées les poubelles grises des communautés de commune du Val Marnaysien et Loue Lison. Ce sont donc les ordures ménagères de 163 communes et 225.000 habitants qui y sont, chaque année, valorisées.
Or, si cette fermeture de l’un des deux fours de l’incinérateur est possible, c’est grâce à une réduction impressionnante du volume de déchets à brûler : entre 2004 et 2020, les ordures ménagères résiduelles incinérées dans l’UVE sont passées de 53.054 tonnes dans l’année, à 30.701 tonnes. Le Sybert estime que c'est l’extension des consignes de tri, qui permet de jeter les plastiques fins dans la poubelle jaune, et la redevance incitative qui ont le plus participé à baisser les quantités d’ordures ménagères jetées par les habitants dans la poubelle grise.
À titre de comparaison, dans le Pays de Montbéliard, où la taxation de la collecte des déchets est indépendante du poids et du volume de la poubelle grise, les habitants produisent en moyenne environ 240 kilos de déchets par an et par personne. À Besançon en revanche, où les habitants payent cette taxe notamment en fonction du nombre de levées et du poids de leurs poubelles, les poubelles grises pèsent en moyenne 140 kilos par an et par personne.
Un four qui fonctionnait depuis 1979
Cette année 2022 est la première depuis l’implantation de l’incinérateur à Besançon que la valorisation des déchets de la ville fonctionnera avec un seul four. En effet, à sa construction en 1969, l’incinérateur compte déjà deux fours. À leur mise en service en 1971, ceux-ci peuvent chacun traiter 2,1 tonnes de déchets par heure. Dès 1979, un troisième four est construit. L’usine peut alors brûler 50.500 tonnes d’ordures par an.
Jusqu’en 1998, ces trois fours fonctionneront ensemble, jusqu’à une série de rénovations et de décisions, qui aboutiront à la construction d’un nouveau four (celui qui est aujourd’hui le dernier à fonctionner) et à la fermeture des deux plus anciens de l’incinérateur. Depuis 2001, le four de 1979, heureusement remis plusieurs fois aux normes, et le « nouveau » four, traitaient les déchets du Sybert. À noter, le four de 2001, qui peut générer de l’électricité et incinérer les boues des stations d’épuration, a été lui aussi mis aux normes à plusieurs reprises : cinq fois entre 2005 et 2019. Il est désormais le seul four de l’unité de valorisation énergétique à fonctionner, et peut traiter jusqu’à 42.000 tonnes de déchets par an.
Le Sybert estime, cependant, que la production d’ordures ménagères résiduelles par habitant (les poubelles grises) va continuer de baisser. Selon le syndicat de gestion des déchets, les poubelles pourraient encore être divisées par trois en moyenne par habitant.