Trois syndicats de cheminots (CFDT, CGT et SUD-Rail) appellent à une journée de grève ce mardi 26 septembre à la SNCF. En Bourgogne-Franche-Comté, la circulation devrait être faiblement impactée : 95% des TER circuleront.
La journée du mardi 26 septembre sera marquée par un nouveau mouvement national de grève à la SNCF, à l’appel de trois syndicats : la CGT, la CFDT et SUD-Rail. Ils s’opposent au scénario de "discontinuité" voulu par le gouvernement, et qui devrait aboutir à la fin de Fret SNCF – le pôle fret et logistique ferroviaire du groupe - tel que nous le connaissons aujourd’hui.
Près de 500 postes menacés en France
"Fret SNCF va disparaître. Nous allons perdre un certain nombre de marchés et 500 postes de cheminots (sur 5000) vont aussi être supprimés" rappelle un représentant syndical en Bourgogne-Franche-Comté. "On s’inscrit donc pleinement dans le mouvement national, et on espère une forte mobilisation au niveau de la région" poursuit-il."On alerte sur le démantèlement du fret en France depuis des années. Quand on voit aujourd’hui les rails de chemin de fer, arriver par camions, c’est quand même très inquiétant" s’alarme de son côté José Avilès, secrétaire général de la CGT dans le Doubs.
Ce mouvement social intervient dans un moment critique pour la filiale du groupe, dont la dette s’élevait encore à 5,3 milliards d’euros en 2020, lorsque le gouvernement a décidé de l’annuler, ou plutôt de l’intégrer à celle de la holding de la SNCF. Transaction à laquelle s’oppose aujourd’hui la Commission Européenne, qui a décidé d’ouvrir une enquête sur ces aides publiques. Bruxelles pourrait d’ailleurs les déclarer invalides, car non conformes aux règles de l’Union Européenne (UE) en matière d’aides d’État.
"Pour éviter cette situation, le gouvernement veut déconstruire Fret SNCF et la remplacer par d’autres entités" explique-t-on chez les syndicats "Mais la question est de savoir comment cette nouvelle entité va pouvoir dégager de la marge en sachant qu’on va lui prendre ses marchés les plus importants, les plus rentables ? Cela induit beaucoup de changements, notamment une nouvelle organisation du temps de travail pour les salariés. Ces filiales, c’est un outil de dumping social".
Ouverture à la concurrence ?
En l’état, le projet du gouvernement vise à maintenir 80% des activités actuelles de Fret SNCF dans sa nouvelle filiale : le reste des activités (20%) sera cédé à la concurrence, d’où l’inquiétude grandissante des syndicats : "Ce qui était jusqu’alors géré par la SNCF le sera demain par Colas ou d’autres entreprises concurrentes. Pour les cheminots, ça change énormément de choses" explique José Avilès, "Ça concerne tous les salariés, au-delà de ce qui se passe chez Fret" alerte par ailleurs un autre syndicaliste, "Personne n’est à l’abri avec cette politique de discontinuité. Le groupe SNCF veut répondre aux différents marchés en créant de nombreuses filiales : par exemple en Bourgogne-Franche-Comté l’ouverture à la concurrence s’annonce sur l’offre TER. Il va y avoir une nouvelle société, une nouvelle filiale" s'inquiète le représentant.
95% des TER en Bourgogne-Franche-Comté
Dans la région, la circulation des trains ne devrait pas beaucoup être impactée par cette nouvelle journée de mobilisation ce mardi 26 septembre. 95% des TER devraient être assurés et la circulation des TGV ne devrait-elle, pas être impactée : "On espère une forte mobilisation, mais il faut reconnaître que socialement, l’année a été dense pour les salariés, notamment avec la réforme des retraites. Certains n’ont plus les moyens de faire grève. C’est plus difficile de se mobiliser quand on a déjà perdu plusieurs jours de salaires" consentent les organisations syndicales. Pour l’heure, aucun rassemblement de cheminots n’est prévu dans la région, mais la CGT réfléchit à organiser son assemblée générale devant la gare de Besançon.