Grève contre la réforme des retraites du 6 avril : "La mobilisation jeune est de plus en plus forte", moins de monde mais plus de jeunes à Besançon

Les étudiants et lycéens ont donné de la voix lors de la 11e journée de mobilisation contre la réforme des retraites à Besançon, le 6 avril 2023. Ils nous ont expliqué pourquoi. Réactions.

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Ils sont désormais bien visibles et se font entendre dans les cortèges contre la réforme des retraites. Si le nombre de manifestants et manifestantes était moins important que d'habitude ce jeudi 6 avril dans la capitale comtoise, les jeunes, étudiants et lycéens, poussent le mouvement et veulent apporter leurs pierres à l'édifice de la grogne sociale. Les organisations syndicales ont annoncé le chiffre de 5 500 personnes dans les rues ce 6 avril 2023 à Besançon, contre environ 8 000 lors de la 10e journée le 28 mars, et plus de 11 000 la semaine précédente. 

La mobilisation des plus jeunes a débuté tôt dans différents établissements scolaires bisontins et sur le campus de la Bouloie. Nous nous sommes rendus devant le lycée Pasteur, en centre-ville. Plusieurs élèves effectuaient un barrage filtrant entre 6h et 12h. Le but ? Se faire entendre en provoquant la suspension de nombreux cours. Seuls les profs et les élèves de prépa pouvaient entrer. Maé, élève de 1ère, a expliqué au micro de notre journaliste Aline Bilinski : "Le blocus, c'est le seul moyen de nous exprimer et d'être visible. Les lycéens ont beaucoup de difficultés à s'exprimer, car ils ne sont pas comptabilisés dans les grévistes. Il y a beaucoup de choses à dire, parce qu'il y a beaucoup de choses qui ne vont pas en France".

"Notre démocratie fait preuve de nombreuses failles en ce moment"

Marie-Lou et Louane, élèves de terminale rencontrées un peu plus loin, abondent dans ce sens : "La mobilisation dépasse le contexte de réforme des retraites. On a plein de revendications. Le gouvernement vient de reculer par rapport au Service national universel, c'était l'une des grandes raisons de notre mobilisation sur les blocus, mais il y a aussi Parcoursup que nous souhaitons abolir". Les jeunes femmes sont persuadées de l'importance de la mobilisation de la jeunesse pour faire valoir leurs droits. "On voit bien que quand les jeunes sont dans la rue, le gouvernement a peur de nous et nous écoute. Notre démocratie fait preuve de nombreuses failles en ce moment, mais on reste persuadé qu'on a un réel pouvoir". 

Un autre élève, Augustin, nous précise que la réforme des retraites est largement rejetée par ses camarades, mais que ce n'est pas le seul motif de mécontentement. "Ce blocus est contre la réforme des retraites, mais aussi contre la précarité étudiante, contre Parcoursup, pour le repas à 1 euro. On se bat toujours pour qu'il soit mis en place. On est aussi là pour des raisons écologiques, pour le féminisme... On veut être inclusif et soutenir tout le monde, car on est dans une société bancale. On veut la changer." 

"Tant que la réforme n'est pas retirée, on continuera à être là"

Le défilé en musique est parti aux alentours de 15h du parking Battant, comme à chaque journée de grève ou presque. Les étudiants et lycéens sont effectivement bien présents, avec notamment la mobilisation depuis fin mars des élèves de l'ISBA, Institut Supérieur des Beaux Arts de Besançon. Rachelle Messous, secrétaire générale FO du Doubs, souligne au micro d'Alexane Marcel la présence de la jeunesse. "Le gouvernement s'entête, nous aussi. On veut le retrait de cette réforme. Tout est possible. On voit tous les étudiants qui sont là ici. Ils sont aussi là contre la précarité. La population est en colère et la population n'est pas entendue".

Marc Petronelli, étudiant en Licence 2 de biologie, porte un drapeau Jeunes Communistes sur l'épaule. Il nous précise qu'être ici est pour lui une évidence. "La jeunesse aussi est contre cette réforme qui va nous impacter dans l'accès à l'emploi, nous paupériser comme le reste des travailleurs. Tant que la réforme n'est pas retirée, on continuera à être là. La mobilisation jeune est de plus en plus forte", explique-t-il. 

Une 12e journée de mobilisation doit avoir lieu jeudi 13 avril. Les syndicats continuent à marteler le même mot d'ordre : ne rien lâcher, face à un gouvernement qui semble lui aussi déterminé à aller au bout de son projet politique. La Première ministre Elisabeth Borne a assuré vouloir "porter un projet pour le pays" et a appelé à l'"apaisement". De son côté, Emmanuel Macron a dénoncé le terme "crise démocratique" employé par le leader de la CFDT Laurent Berger. Dans le cortège bisontin, c'est pourtant la gestion démocratique du pays qui est à plusieurs reprises dénoncée. 

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