Le procès d'une partie du clan de “La Tour de Fribourg”, l’une des bandes rivales engagées dans le trafic de drogue à Besançon a pris fin ce jeudi. Des peines allant de la relaxe totale à 10 ans d'emprisonnement ont été prononcées. Détails.
La dernière journée du procès des membres présumés du gang de "la Tour" se jouait ce jeudi 16 juin avec les deux dernières plaidoiries des avocats des frères A., suspectés par le parquet d'être les deux leaders d'un des deux clans se partageant le deal de drogue à Besançon et plus particulièrement à Planoise (le détail des peines est à retrouver plus bas).
Elle a débuté peu ou prou de la même manière qu'elle s'est terminée la veille, avec une critique acerbe de l'enquête menée par le parquet de Besançon et du réquisitoire d'Étienne Manteaux. Pour les 7 avocats, les peines réclamées sont apparues complètement démesurées.
"Il n’y a rien contre lui", a plaidé Me Serre avocate de Youssouf A., en tout début de journée, après avoir lu et démonté les conversations téléphoniques présentés comme des preuves "indéniables". Elle a demandé elle aussi la relaxe concernant l'association de malfaiteurs.
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"Tout est contestable"
"On a aucune trace concernant Omar A. pendant les cinq semaines qu'il passe hors de la prison" a plaidé quant à lui Me Dumont, avocat du frère aîné Omar A.. "Tout est contestable et en tout cas il n'y a rien qui mette directement Omar A. au coeur des faits qui lui sont rapprochés" a-t-il ajouté. "Dans toutes les sonorisations, vous n'avez aucune instruction donnée. Vous avez juste quelqu'un qui se vante d'être un dealer, d'être à l'origine des tirs" a exposé Me Dumont, qui soutient le fait que son client a inventé les histoires qu'il racontait à ses co-détenus et qu'il a une réelle propension à mentir "pour se faire mousser". Il a demandé également la relaxe pour son client âgé de 27 ans, en prison depuis l'âge de 18 ans.
La parole a ensuite été donnée une dernière fois aux prévenus comme le veut la procédure. "J'ai été incarcéré très tôt. En prison il faut savoir se défendre. J'ai été très tôt avec des gens plus vieux que moi. J'ai été agressé au couteau. Au fur et à mesure que j'ai constaté le monde violent en prison, j'ai dû m'adapter. Je sais pertinemment que je suis quelqu'un qui sait faire autre chose de ses mains que fracasser des nez ou des mâchoires" a confié Omar A. sur sa vie personnelle, expliquant qu'il souhaitait se lancer dans le commerce depuis tout petit et qu'il espérait pouvoir réaliser ce souhait à l'avenir.
"Je ne peux pas avoir de projets si je ne sais pas où je vais. Est-ce qu'une main tendue n'est pas plus efficace qu'une chaîne ?" a interrogé quant à lui Youssouf A. Tous les prévenus ont expliqué pour conclure vouloir se réinsérer.
Des peines allant de la relaxe totale à 10 ans d'emprisonnement
Le jugement a été annoncé à 18h, après 6h30 de délibérations. Finalement, les prévenus ont écopé de peines allant de la relaxe totale à 10 ans d'emprisonnement.
En détails, Omar A. et son frère Youssouf ont été condamnés chacun à une peine de 10 ans d'emprisonnement et d'une interdiction de séjour en Franche-Comté de 5 ans. Nadir C., qui était soupçonné d'être le bras droit des deux chefs de clan a été condamné à 8 ans d'emprisonnement et 5 ans d'interdiction de territoire franc-comtois.
David B., soupçonné d'être "le logisticien" a été condamné à 4 ans d'emprisonnement et d'une interdiction de séjour de 5 ans en Franche-Comté.
Khalil K., soupçonné d'être l'une des tireurs principaux du clan "de La Tour" a été condamné à 9 ans d'emprisonnement et d'une interdiction de séjour de 5 ans. Aziz A., soupçonné d'être le "livreur d'armes" du clan "de La Tour" a quant à lui été relaxé de tous les chefs de prévention.
Hichem B., non présent à son procès mais représentée par son avocate a été condamné à 3 ans d'emprisonnement et une interdiction de séjour de 5 ans dans les 4 départements de Franche-Comté.
