Le Hacking Health de Besançon, course à l'innovation dans le domaine de la santé, se déroule du 1er au 3 octobre à l'UFR Santé. Depuis sa première édition en 2017, l'événement a permis la réalisation de nombreux projets.
Ils sont prêts. Près de 300 participants, issus pour la plupart du monde de la santé, s'apprêtent à participer au Hacking Health de Besançon, du 1er au 3 octobre. Ce marathon d'innovations permet à ses acteurs de croiser leurs connaissances pour réaliser des projets, destinés à améliorer la prise en charge de patients, les conditions de travail des professionnels, les opérations...
Pour sa cinquième édition, la communauté planchera sur 22 défis et tentera d'apporter des réponses concrètes, des innovations matérielles ou des pistes de réflexion : "Nous réunissons un maximum de personnes avec des compétences variées. C'est ce qui fait la force de cet événement. Plus d'un tiers des projets passés par le Hacking Health continue de se développer encore maintenant", précise Christophe Dollet, fondateur du Hacking Health de Besançon.
Parmi les défis de cette année, on retrouve par exemple : "Comment faciliter la lecture d'un enfant dyslexique ?", "comment permettre aux agriculteurs de mesurer les contaminants dans l’air ?" ou encore "comment rendre accessible les bras robotisés d'aide à la prise des repas ?".
Tous ces cerveaux en ébullition ont déjà permis, par le passé, de concrétiser certains défis. En voici quatre exemples.
Une décongélation plus rapide du plasma sanguin
Sur le terrain, les secouristes doivent agir en urgence. En cas de choc hémorragique, une victime a besoin d'une transfusion sanguine au plus vite. Mais le temps de décongélation d'une poche de plasma peut durer entre 15 et 20 minutes. Un délai parfois trop long.
La décongélation des poches de sang se fait au bain-marie avec une température de l'eau qui ne doit pas dépasser les 37 degrés. Afin de flirter avec la limite, quelques chercheurs du Hacking Health ont imaginé un système de flux pour que l'eau située au centre de la cuve ne se refroidisse pas.
Le projet a été le coup de cœur de l'événement en 2017. Quatre ans plus tard, il est toujours en phase de prototype. "En 48 heures de Hacking Health, on va très vite vers la solution. Mais après, il y a tout un travail plus fastidieux, sur le dépôt de brevet, le lancement d'une start-up ou d'une entreprise... Ça prend plus de temps", explique Christophe Dollet.
Des fauteuils roulants à moteur plus légers et moins chers
Deux fois moins cher, plus léger et surtout adaptable. Tel est le projet d'Unimotion, qui veut concevoir un moteur pour tous les fauteuils roulants. Le mécanisme devrait fonctionner à partir de frottements sur les roues et pourrait donc s'ajuster à n'importe quelle chaise.
"L'initiateur de ce projet, qui date du Hacking Health de 2018, en est à son cinquième prototype. Il cherche maintenant des partenaires pour lancer son entreprise", se réjouit le fondateur de l'événement.
4 semaines après le @HH_Besancon ce week-end première sortie pour UniMotionKit V0.1 : test en terrain plat vers @LaRodiaBesancon et sur la #voieverte #Besancon.
— Unimotion (@UniMotionKit) November 19, 2018
5.2 km parcourus, le fauteuil est bien manœuvrable et l'autonomie de 12 km est prometteuse ?. pic.twitter.com/5Z93tjihRH
En France, plus de 650 000 personnes utilisent un fauteuil roulant manuel, mais elles ne peuvent parcourir en moyenne qu'à peine 500 mètres par jour.
Un logiciel pour mieux comprendre les compte-rendus d'examen
Eric Dollet ne souhaite pas divulguer trop d'informations à propos de Vacsmap. Pour cause, l'équipe derrière le projet pourrait commercialiser son logiciel dès l'année prochaine. Il permettrait une meilleure compréhension des diagnostics :
Le logiciel donne des cartographies qui permettent aux médecins et aux patients de mieux visualiser les problèmes. Les images, très précises, permettront d'identifier le moindre obstacle dans les artères, le durcissement ou le rétrécissement des parois des vaisseaux sanguins...
Easypedia, un logiciel pour les enfants en détresse vitale
L'état de santé d'un enfant est critique dès son admission en réanimation infantile. Dans l'urgence, les médecins doivent définir une posologie de médicaments spécifique en fonction du poids de l'enfant, mais aussi prendre en compte sa fréquence cardiaque, respiratoire... Tout cela dans un contexte de tension extrême.
Pour faciliter la prise en charge des enfants admis en réanimation infantile, une puéricultrice du CHU de Besançon a imaginé Easypedia, un logiciel qui pourrait bien soulager un bon nombre de soignants. L'outil informatique doit assurer les calculs des constantes et des doses de médicaments à administrer en garantissant leur parfaite exactitude. Des démarches sont encore en cours, mais le logiciel pourrait voir le jour d'ici trois ans dans les centres hospitaliers de France.