"A bout de nerfs", des policiers ont mené mercredi des actions symboliques pour exprimer leur colère et faire pression sur le gouvernement. Cette nuit, le ministre de l'intérieur Christophe Castaner et les trois principaux syndicats de policiers ont conclu un accord de revalorisation salariale.
Augmentations de salaires
"On vient de signer un accord avec le ministre de l'Intérieur, un accord qui porte sur la revalorisation du salaires des gradés et des gardiens de la paix et sur l'ouverture, derrière, d'un protocole de réorganisation de la police nationale", a déclaré le secrétaire général d'Unité-SGP Police, Yves Lefebvre, à l'issue de négociations à Beauvau qui avaient été suspendues mardi et se sont achevées tard dans la soirée de mercredi.
Selon le syndicat, l'augmentation des salaires sera graduelle à partir de janvier et devrait aboutir au bout d'un an à une hausse en moyenne de 120 euros net par mois pour les gardiens de la paix et pouvant aller jusqu'à 150 euros pour les plus hauts gradés.
Cet accord intervient au terme d'une journée de protestation des policiers qui ont mené des actions symboliques dans plusieurs villes pour réclamer plus de moyens après leur mobilisation en masse face aux "gilets jaunes".
"C'est ce qu'on voulait, on voulait une amélioration immédiate du pouvoir d'achat", a ajouté M. Lefebvre, indiquant par ailleurs que le chantier du paiement des millions d'heures supplémentaires en retard serait par ailleurs examiné à partir de janvier.
Une mesure qui annule la prime de 300 euros pour certains personnels
La prime exceptionnelle proposée par le gouvernement voit, elle, son périmètre réduit et ne sera ainsi plus versée qu'aux personnels techniques, scientifiques et administratifs et aux employés de préfecture mobilisés par la crise des "gilets jaunes", a ajouté le syndicaliste.
"C'est la reconnaissance de l'Etat, c'est la reconnaissance matérielle que nous avions exigée", a affirmé pour sa part son homologue du syndicat Alliance, Jean-Claude Delage, évoquant une avancée "conséquente".
Négociations tendues et attendues
Hier, en fin d'après-midi, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a repris les discussions entamées la veille avec les trois organisations syndicales représentatives chez les gardiens de la paix. Ces difficiles tractations, interrompues en début de soirée, ont repris à 22H.
Rejoint par Unité-SGP-FO, le syndicat Alliance avait lancé pour mercredi le mot d'ordre "Fermons les commissariats" et demandé "à tous les policiers de France de ne sortir que sur appel" d'urgence pour réclamer de meilleures conditions de travail et de rémunération.
Le mouvement a donné lieu à des fermetures "symboliques" de commissariats et à une grève du zèle dans plusieurs villes, selon des journalistes de l'AFP.
Heures supplémentaires
En parallèle, l'exécutif a réaffirmé mercredi sa volonté de payer les 274 millions d'euros dus aux policiers au titre des heures supplémentaires accumulées depuis de nombreuses années. "Ce paiement sera effectif selon un calendrier que nous allons définir", a déclaré le secrétaire d'Etat à l'Intérieur Laurent Nuñez sur RMC.