Meurtre quartier de la Mouillère à Besançon : "On m’indiquait d’aller là-bas", "un hasard total"... Le suspect fait preuve d'une froideur extrême

La garde à vue de l'individu soupçonné d'avoir tué un jeune Bisontin à son domicile le 8 novembre s'est terminée. Les enquêteurs avancent et d'autres éléments ont été mis en lumière. Détails.

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L'homme de 31 ans soupçonné d'avoir poignardé  à mort, mardi dernier, un résident de l'immeuble Sidhor à Besançon âgé de 30 ans a été interrogé par le magistrat instructeur ce 11 novembre, à l'issue de sa garde à vue. Il a été mis en examen et placé en détention provisoire. "L'enquête a considérablement avancé. On a refait une audition longue de ce monsieur, en présence de son avocat. Il assume les faits" a indiqué le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux.

À ce stade de la procédure, le parquet a retenu la plus haute qualification pénale à son encontre : assassinat, ainsi que refus d'obtempérer et mise en danger de la vie d'autrui, concernant la voiture de police municipale percutée dans sa fuite.

Il explique avoir vu une banderole "Welcome back Théo" accrochée à l'immeuble situé en face de son hôtel. Un jeune homme revenait de voyage et des résidents lui souhaitaient la bienvenue. L’individu a été marqué par cette banderole, il a donc voulu pénétrer dans l’immeuble le 23 au matin.

Etienne Manteaux

Les enquêteurs cherchent à comprendre ce qui a poussé ce jeune toxicomane, sans antécédents psychiatriques, à se rendre au domicile d'un inconnu pour le rouer de coups, puis le poignarder à mort avec une paire de ciseaux. "Les raisons de son geste restent très obscures. Il dit être une réincarnation de l’ange Saint-Christophe, et en même temps il décrit de façon très clinique, très précise et avec une froideur extrême l’enchaînement des faits" détaille le procureur. 

Toujours selon les dires du gardé à vue, l'arme du crime aurait d'abord été utilisée par la victime pour se défendre. Le suspect aurait réussi à le désarmer et lui aurait asséné une vingtaine de coups, notamment dans le dos, causant des blessures irréversibles au coeur et aux poumons de l'ingénieur en horlogerie. Le suspect aurait également déclaré aux enquêteurs avoir déjà tué par le passé. Il a laissé entendre qu’il était susceptible de tuer de nouveau.

Un "hasard total" et une pulsion violente inexpliquée

"Il dit l’avoir tué froidement. Il dit avoir démarré direct quand la porte s'est ouverte, je cite : 'coup de gazeuse, patate, balayette'. Il ne connaissait absolument pas monsieur Mercier. Il ne l’avait jamais vu" énumère Etienne Manteaux, tout en précisant que le trentenaire a frappé à plusieurs portes avant que ne s'ouvre celle de la victime.

Le gardé à vue a expliqué, sans émotion et sans exprimer de remord qu'il s'agissait d'un "hasard total". Il n'explique pas cette pulsion violente "même s'il évoque une justification plus ou moins mystique assez confuse". L'autopsie du corps de la victime a révélé 22 coups portés qui peuvent correspondre à la version donnée par le suspect. 

Une fouille a été opérée avec des chiens spécialisés au domicile occupé par le suspect et sa compagne, également poursuivie pour non dénonciation de crime. Une somme de 60 000 euros en liquide a été découverte ainsi que 100 grammes de cannabis. "Cette somme découverte explique le train de vie que le couple menait et notamment le fait qu’il réserve un hôtel de standing. Le suspect a même proposé dans la rue de l'argent liquide à des individus. Est-ce que ça vient d’un trafic de produits stupéfiants ? L’information judiciaire devra faire la lumière sur cet élément" selon le procureur de la République.

Les expertises psychiatriques attendues

Comment un homme sans antécédents psychiatriques peut-il devenir un meurtrier agissant avec une telle détermination ? Quelle est sa personnalité ? S'agit-il d'une crise de démence ou l'homme joue-t-il un rôle auprès des enquêteurs ? "Il nous faut déterminer avec exactitude quel est son état psychique. Des expertises psychologiques et psychiatriques vont être ordonnées" confirme Etienne Manteaux. Le but ? Déterminer le degré de responsabilité du suspect et son état de conscience au moment des faits. 

"Ce sera tout à fait déterminant" conclut le procureur, qui a confié son soulagement de voir cet individu si rapidement interpellé par la police, au vu de sa dangerosité. 

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