Mêlant grand luxe et érotisme, ces suites de charme séduisent de plus en plus les couples qui rêvent d'une escapade romantique, en toute intimité. On les appelle les "love rooms" et il en existe désormais une dizaine à Besançon dans le Doubs.
Une porte très discrète, une boîte à clé, aucune fenêtre. "C'est le côté intime à 100%", sourit Noëlla Mercier. Ce nid d'amour, elle l'a pensé elle-même et l'a entièrement aménagé avec son mari dans le centre-ville de Besançon. Depuis quelques semaines, elle y accueille ses tout premiers clients, des couples exclusivement, qui veulent "sortir de leur quotidien dans un lieu vraiment à part", à l'abri des regards.
Lit queen size, sauna, jacuzzi, douche à jets massants, grand écran, tous les équipements d'une chambre d'hôtel haut de gamme, meublée et décorée pour séduire les amoureux. "Avec des petites surprises et cadeaux que les couples trouveront cachés çà et là", précise la propriétaire des lieux. Gérante d'un institut de beauté juste à côté, elle propose même des soins sur place, avec supplément bien sûr.
C'est juste un petit coin discret pour mieux se retrouver. Je voulais donner la possibilité aux couples de réécrire leur histoire à deux. On ne bichonne pas assez notre couple. Aujourd'hui, le travail, les enfants, la famille passent en priorité. Ici, pas d'enfants, pas de devoirs, pas de repas, on a juste à s'aimer !
Noëlla Mercier, propriétaire d'une love room.
Comptez de 170 à 200 euros la nuit selon le jour de la semaine. Pas question en revanche de louer la chambre en journée. "Ce n'est pas la clientèle que je souhaitais", confie Noëlla qui ne regrette pas son investissement. Selon le site lovecation.fr, une plateforme spécialisée dans ces nouveaux hébergements, en effet, la rentabilité d’une love room peut parfois grimper jusqu’à 27 % !
Beaucoup plus sage
Beaucoup plus sage, ce grand appartement "love & spa" ouvert en septembre 2022 par Florent Girardin. Avec son associé, ce Dijonnais a complètement rénové un ancien local commercial, rue de Dole, pour pouvoir y glisser un jacuzzi 5 places en rez-de-chaussée. "On a aussi installé un ciel de pluie dans une douche à l'italienne et un lit king size", ajoute-t-il. Un investissement plutôt payant là aussi : il loue sa love room 15 à 20 nuits par mois en moyenne.
C'est ma première love room. J'ai choisi Besançon parce qu'il y en a déjà entre 70 et 80 à Dijon. Et ça marche plutôt bien. On a des couples de tous les âges et qui viennent de toute la France.
Florent Girardin, propriétaire d'une love room.
Des couples qui ne recherchent pas forcément la sensualité comme c'est parfois le cas dans ce type d'hébergement. "On peut jouer sur la couleur des éclairages évidemment, explique Florent, mais on n'a pas voulu donner cette image tournée sur le sexe. Ici, pas de sextoys, pas de Croix de Saint-André."
"C'est plus une ambiance romantique, ce n'est pas du tout un gîte coquin", confirme Eléa Pauthier. Cette éducatrice a investi dans un appartement sur les quais, au bord du Doubs. Depuis 2019, elle le loue à des couples qui rêvent d'une parenthèse enchantée, directement sur son site internet ou via une célèbre plateforme de réservation en ligne. "Le temps d'une soirée, ils échappent aux enfants. Cela plaît énormément. J'ai au moins 500 avis sur mon livre d'or et aucun n'est négatif !".
"Plein les yeux"
"Ils ouvrent la porte et ils en prennent plein les yeux, assure de son côté Sabrina Brun. Cette Milanaise de 45 ans a été en fait la première à ouvrir une love room dans la capitale franc-comtoise. Un appartement de 50 mètres carrés avec sauna finlandais et jacuzzi, au pied de la Citadelle, baptisé "la felicità", le bonheur en italien. C'était en 2018. "Cela n'existait pas ici, maintenant, elles ont poussé comme des champignons, reconnaît-elle. En fait, j'ai découvert le concept avec mon mari et ça m'a plu. J'ai voulu proposer des séjours uniques, totalement personnalisés, pour les couples, en restant dans une ambiance romantique, assez soft."
Et les couples ne sont pas les seuls à en profiter. Elle accueille parfois aussi des groupes pour des "enterrements de vie de jeune fille". Elle ne loue sa love room que trois à quatre nuits seulement par semaine, mais après des débuts difficiles et le confinement, pendant lequel elle a dû fermer, Sabrina elle non plus ne regrette pas de s'être lancée dans l'aventure.
Preuve peut-être encore leur succès, de nombreux sites d'immobilier encouragent les particuliers à investir dans cette formule atypique. Selon l'un d'entre eux, chaque mois sur internet, 27 000 personnes par mois font des recherches liées aux love rooms en France.