La chambre de l'instruction de Besançon a décidé ce mercredi 11 octobre 2017 de maintenir la mise en examen du Dr Frédéric Péchier. Le médecin anesthésiste est soupçonné de sept empoisonnements, dont deux mortels. Il réfute les faits.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Besançon devait statuer sur la demande du Dr Frédéric Péchier, 45 ans, de lever sa mise en examen pour "empoisonnement avec préméditation" et d'être placé sous le statut de témoin assisté. La décision est tombée pendant l'heure de midi, ce mercredi 11 octobre. Le tribunal confirme l'ordonnance de rejet et maintient la mise en examen de l'anesthésiste.
Pas d'indices graves et concordant selon ses avocats
Les avocats du médecin, Me Randall Schwerdorffer et Me Ornella Spatafora, estiment qu'il n'y a "aucun indice grave et concordant qui permettent de mettre en examen" leur client.
Ils avaient présenté à la chambre "des éléments en faveur du médecin, étayés par des professeurs de médecine qui ont fait des analyses sérieuses sur des paramètres objectifs du dossier", lors de l'audience à huis clos du 6 septembre dernier.
Suspecté d'empoisonnements avec préméditation
Le Dr Péchier, a été mis en examen le 6 mars 2017. Il est libre sous contrôle judiciaire. Il ne peut excercer son métier.
La justice le soupçonne d'avoir empoisonné avec préméditation sept patients âgés de 37 à 53 ans, entre 2008 et 2017, dans deux cliniques privées de Besançon.
D'après le parquet, des "doses létales de potassium et d'anesthésiques" ont été volontairement administrées à quatre patients de la clinique Saint-Vincent - dont deux sont morts - et à trois patients de la polyclinique de Franche-Comté lors d'opérations sans difficulté particulière. Ces sept personnes ont fait des arrêts cardiaques, deux sont morts et cinq ont pu être réanimés.
Frédéric Péchier n'était pas en charge de ces patients, mais il a été appelé pour ranimer certains d'entre eux. Depuis le début de l'affaire, ce praticien réputé du milieu médical bisontin clame son innocence.
Le fait que l'anesthésiste ait exercé dans les deux établissements et qu'il ait parfois posé le bon diagnostic pour réanimer ces patients en arrêt cardiaque le désigne comme principal suspect aux yeux des enquêteurs qui privilégient la thèse du "pompier pyromane".