Ce samedi 10 juin, trois associations du Doubs se sont alliées pour proposer à des enfants malades et des enfants atteints de handicaps des baptêmes de l'air, en parapente. Une expérience hors du temps pour laisser derrière soi un quotidien bien lourd à porter.
"Tu vois l'antenne là-bas ? Les maisons à côté ? Je veux que tu regardes toujours vers là, tout droit". Sur la piste de décollage de Planoise, à Besançon dans le Doubs, Romain Kieffer donne ses dernières consignes à Tiago. Comme une vingtaine d'autres malades et jeunes handicapés, le jeune garçon s'apprête à faire son premier vol, en tandem, de parapente. Trois associations, Le Liseron, Ptis bouts de ficelle, et Libère-T-ailes se sont associées pour leur offrir ce moment d'exception ce samedi 10 juin. Nos journalistes, Emmanuel Rivallain et Pauline Gardet ont suivi cette opération solidaire.
Un vol hors du temps
Tiago est atteint d'un cancer du bras. Depuis décembre, son quotidien est rythmé par l'hôpital et les traitements. "Toutes les deux semaines, je vais à l'hôpital faire des chimios et enlever la tumeur" explique-t-il simplement. Quand on lui a proposé de faire ce baptême, il n'a pas hésité : "je me suis dit que je ne pouvais pas trop le faire, parce que j'avais un bras en moins, que je ne pouvais pas trop l'utiliser, mais j'ai dit oui tout de suite". Et il a eu raison. Aux côtés de son tandem, son bras ne sera pas un problème.
Ce sont toujours des moments forts en émotion, pendant ce temps, ils oublient la maladie, ils sont en vol, ils ne pensent plus à rien d'autre
Romain Kieffer, parapentiste, bénévole
"Pour nous, c'est un vol basique, mais on apporte énormément au passager" explique Romain Kieffer. "Il n'y a pas de mots, il suffit de regarder son visage à l'atterrissage, et on a compris".
"La meilleure récompense, c'est les sourires"
L'opération avait déjà été organisée l'année dernière. Face à son succès, le trio d'association l'a renouvelée. "On essaie bénévolement de donner aux enfants et aux familles un petit plus" expose Christophe Schoenaeuer, président de Ptits Bouts de Ficelle. "Le but, c'est de les détacher de la maladie", "Tout un chacun, quand il est dans le ciel, il devient plus léger" affirme le président.
Toutes les personnes impliquées dans ces baptêmes de l'air sont bénévoles. "On est payés à coup de sourires, c'est notre meilleure monnaie" répond Christophe Schoenaeuer. "Le vrai bonheur, c'est d'en donner, et la meilleure des récompenses, c'est les sourires" continue-t-il.
Ce week-end, 25 personnes, des malades, des jeunes patients d'hématologie à l'hôpital, des adultes aussi, et des enfants handicapés scolarisés en IME, étaient inscrits à ces baptêmes de l'air solidaires.