Dimanche 19 juin, les électeurs ont choisi leurs députés pour 5 ans. Pour la première fois en Franche-Comté, ils ont envoyé sur les bancs de l’Assemblée nationale trois députés aux couleurs du Rassemblement National. Voici les 5 choses à retenir du scrutin.
Trois députés RN, une première en Franche-Comté
Les électeurs de Haute-Saône ont renouvelé leur confiance à Marine Le Pen, comme ils l’avaient fait à la présidentielle. Dans les deux circonscriptions, ils ont choisi un député RN. Antoine Villedieu est élu avec 54,50% des voix dans la 1ère circonscription. Il bat la députée sortante Barbara Bessot-Ballot de la majorité présidentielle. Même scénario dans la 2e circonscription de Haute-Saône où le parachuté et salarié du RN Emeric Salmon, breton d’origine, l’emporte avec 54,38% des suffrages exprimés. Il bat lui aussi le député sortant LREM en la personne de Christophe Lejeune.
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La troisième députée du Rassemblement National en Franche-Comté est une femme. Il s’agit de Géraldine Grangier dans la quatrième circonscription du Doubs. Elle a créé la surprise en battant Frédéric Barbier (LREM), député sortant, avec 51% des voix et seulement 500 petites voix d'avance.
LREM, la grande désillusion
La majorité présidentielle d’Emmanuel Macron disposait de six députés en 2017. Il n’en reste que trois au soir du second tour. Eric Alauzet dans la 2e circonscription du Doubs, Laurent Croizier du Modem dans la 1ère circonscription du Doubs et Danielle Brulebois dans la 1ère circonscription du Jura.
Les battus au sein de la République en Marche sont Frédéric Barbier dans le Doubs, Barbara Bessot-Ballot et Christophe Lejeune en Haute-Saône.
Fannette Charvier, et Denis Sommer, députés LREM dans le Doubs, ne se représentaient pas.
L’abstention toujours aussi importante
“J’irai le jour où les votes blancs seront comptabilisés. Sinon je ne vais pas perdre mon temps et cramer de l’essence juste pour un vote blanc qui ne servira à rien. Et je pense qu’on est très nombreux à penser ça” nous avait expliqué Jo après le premier tour. Lors de ce second tour des législatives, l’abstention a encore été l’option préférentielle de nombreux citoyens. C’est dans le département du Doubs qu’elle est la plus importante avec 54%. Le Territoire de Belfort talonne le département le plus peuplé de la région avec 53,6%. Dans le Jura, l’abstention est de 50,5%. En Haute-Saône, elle est de 49,0%.
Au niveau national, plus d'un électeur sur deux a boudé dimanche les urnes lors du second tour des législatives, marqué par une abstention encore en hausse, entre 53,5% et 54%, même si le record de 2017 (57,36%) n’a pas été battu.
La Nupes échoue à conquérir la circo 1 et 2 du Doubs
Les résultats du premier tour avaient nourri beaucoup d’espoirs. Alors que la Nupes de Jean-Luc Mélenchon espérait sortir victorieuse sur au moins l’une des deux circonscriptions bisontines, aucun candidat engagé dans la course au second tour n’a finalement réussi à entrer à l’Assemblée nationale. Séverine Véziès (NUPES - LFI) s’est inclinée face à Laurent Croizier (MoDem) avec 48,12% des suffrages exprimés sur la première circonscription du Doubs. Il a manqué 1664 voix à la professeure de droit pour l’emporter face à son adversaire, conseiller municipal d'opposition de Besançon depuis 2014. À noter que dans cette circonscription 2 229 personnes ont voté blanc et 937 ont voté nul. Au premier tour, la participation s’élevait à 51,62%, contre 48,12% ce 19 juin. La France Insoumise n’a donc pas réussi à convaincre une partie de l’électorat abstentionniste.
Le médiatique artisan Stéphane Ravacley (NUPES - EELV) n’a pas non plus réussi à battre le député sortant Éric Alauzet (LREM). Il a récolté 47,74% des suffrages exprimés, insuffisants pour envoyer “un boulanger à l’Assemblée nationale”, comme l’indiquait son slogan de campagne.
“On aurait aimé remporter ses deux belles circonscriptions de Besançon. C’est une déception évidemment mais néanmoins on a fait une superbe campagne. J’aimerais remercier les militants car on a été à la hauteur de l’enjeu. On sera quand même la principale force d'opposition à LREM au niveau national” a expliqué Séverine Véziès au micro de France 3 Franche-Comté.
Ces femmes réélues dans un fauteuil
En Franche-Comté, signalons deux réélections avec des scores à faire pâlir de jalousie bien des candidats. Dans la 5e circonscription du Doubs, Annie Genevard, des Républicains est réélue pour un troisième mandat avec 72,06% des suffrages exprimés, face à Philippe Alpy (Ensemble! Horizons). La vice-présidente de l’Assemblée nationale et numéro deux des Républicains a toujours gardé une forte présence sur le terrain.
Dans le Jura, une autre femme dépasse la barre des 60% des suffrages. Marie-Christine Dalloz, LR est réélue pour un quatrième mandat avec 62,10% des votes face à la candidate de la Nupes-PCF Evelyne Ternant.