Un grand pas vient d'être franchi par une équipe de chercheurs de l'Etablissement Français du Sang, de l'hôpital et de l'Université de Franche-Comté. Ils développent un médicament de thérapie innovante pour lutter contre la leucémie myéloïde chronique.
L'avancée scientifique est réelle, elle vient de faire l'objet d'une publication dans la revue américaine Cancer Research. L'équipe bisontine utilise un procédé qui n'a été reconnu par le droit français qu'en 2013. Pour cela, les chercheurs ont à leur disposition un plateau technique de qualité. "Une des rares plateformes académiques françaises du réseau Etablissement Français du Sang répondant aux normes européennes" pour la fabrication des médicaments de thérapie innovante, que l'on appelle les CAR T-cells.
Cette technique, développée par d'autres laboratoires en France et à l'étranger, est particulièrement intéressante pour lutter contre les leucémies. La leucémie myéloïde chronique est un cancer rare : environ 600 nouveaux cas par an, précise le communiqué de l'AFS.
Pour l'instant, les traitements utilisés permettent de contenir la maladie mais pas de l'éradiquer. Des cellules impliquées dans cette maladie demeurent insensibles au traitement. Ils ont eu l'idée d'utiliser la technique des CAR T-cells pour cibler la protéine IL1-RAP à l'origine des difficultés de traitement.
En fait, les CAR T-cells sont des médicaments d'un genre nouveau. Du sur mesure pour le patient. Les scientifiques prélèvent les lymphocytes T chez le patient. "Grâce à la thérapie cellulaire et génique", ils sont dotés d'une sorte de radar GPS (ce sont les récepteurs CAR pour Chiméric Antigen Receptor) qui les guide de manière infaillible vers les cellules cancéreuses afin de les détruire".
Voici le reportage de France 2 qui explique le fonctionnement de cette nouvelle façon de soigner
Les chercheurs bisontins ont démontré principalement que leur "nouveau récepteur CAR était capable in vitro de tuer les cellules leucémiques de patients et d'éliminer in vivo des tumeurs implantées dans des souris humanisées".
Un médicament de thérapie innovante pourrait ainsi être mis au point grâce aux recherches conjointes de l'EFS, de l'Université et de l'hopital regroupés dans l'UMR 1098 Inserm. Les recherches se poursuivent pour élargir le traitement à d'autres hémopathies.