Une soixantaine d'élus dont les maires de 11 grandes villes, demandent au gouvernement dans une tribune publiée dans le JDD, de mettre en place un moratoire sur le déploiement de la 5G en France. Ils plaident pour "la tenue d'un débat démocratique décentralisé". Détails.
"Le gouvernement a identifié la 5G comme un enjeu stratégique pour la France dans sa feuille de route et décidé que les fréquences seraient attribuées aux opérateurs téléphoniques dès septembre 2020. Cette décision intervient sans étude d'impact climatique et environnemental ni aucune consultation publique préalable" écrivent les 11 maires de grandes villes françaises, soutenus par 57 élus nationaux et européens, dans une tribune publiée dimanche 13 septembre dans le Journal Du Dimanche.Anne Vignot, maire EELV de Besançon, a signé cette tribune. "C'est de la gabegie de changer en permanence d'équipement avant d'avoir fini le déploiement" a déclaré Anne Vignot sur FranceInfo. Cette dernière défend le principe de précaution. "On n'a aucune étude qui nous permette de savoir à quoi on expose nos populations et en tant que maire on a cette responsabilité. (…) On a des données physiques qui montrent que les ondes ont des impacts. La question de la 5G est posée depuis des années. Je travaille avec un chercheur qui a posé la question il y a plus de 10 ans. C'est toujours facile de dire qu'il n'y a pas de conséquence, quand aucune mesure n'est prise" poursuit-elle.
La Jurassienne Anne-Sophie Pelletier, députée européenne LFI, est également signataire de la tribune.On ne va pas commencer à nier le fait que nous avons besoin d'économiser les énergies. On a besoin de faire attention aux terres rares.
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Les élus demandent que la priorité, soit "donnée à la réduction de la fracture numérique, à travers le développement de la fibre en zone rurale et en finalisant le déploiement de la 4G."
Ils proposent un moratoire sur le déploiement de la 5G au moins jusqu'à l'été 2021. "Pendant ce moratoire, nous demandons la tenue d'un débat démocratique décentralisé sur la 5G et sur les usages numériques" expliquent-ils.
Selon le Centre de Recherche et d'Information Indépendant sur les Rayonnements Électro Magnétiques (CRIIREM) qui se positionne pour l'arrêt du déploiement de la 5G sans études approfondies des risques, "si les plans de l’industrie des télécommunications pour la 5G se concrétisent, personne, aucun animal, aucun oiseau, aucun insecte et aucune plante sur Terre ne sera en mesure d’éviter l’exposition 24 heures sur 24, 365 jours par an à des niveaux de rayonnement RF des dizaines à des centaines de fois plus grandes que ce qui existe aujourd’hui, sans aucune possibilité de s’échapper où que ce soit sur la planète".