Samedi 19 novembre 2022, de nombreuses associations féministes dont #NousToutes appellent à marcher contre les violences sexistes et sexuelles. A Besançon, la manifestation se déroulera à 15h, Esplanade des Droits de l’Homme. Et des activités auront lieu tout le mois de novembre.
Le décompte grandit et ne semble pas s’arrêter. Depuis le 1er janvier 2022, 119 femmes ont été tuées par leur conjoint en France. Pour en finir avec les violences sexistes et sexuelles, des manifestations auront lieu dans tout le territoire samedi 19 novembre, à l’initiative du collectif #NousToutes et de nombreuses associations féministes.
À Besançon, le rendez-vous est donné à 15h, Esplanade des Droits de l’Homme à l’appel de plusieurs associations féministes, dont le Centre d'Information sur les Droits des Femmes et des Familles (CIDFF) et Solidarité Femmes. Avant la manifestation, vers 14h30, l'Atelier populaire de Besançon propose une fabrication de pancartes à partir d'images en sérigraphies pour toutes et tous.
Année noire pour le Doubs
Une mobilisation toujours plus nécessaire pour Eva Bronnenkant, co-présidente de Solidarité Femmes. "Malgré le fait que les violences sexistes et sexuelles soient plus visibles dans les médias et sur les réseaux sociaux, il reste que les violences sont toujours là, car causées par le système patriarcal", explique-t-elle. Avant de rappeler que "le Doubs connaît une année noire, avec 4 féminicides depuis le début de l’année".
Ce rassemblement national est le temps fort d’un mois consacré à la lutte contre la violence patriarcale. De nombreuses activités sont notamment prévues à Besançon, notamment au restaurant associatif le Pixel, à Hôp Hop Hop, ou encore à la Faculté de Droit.
Un programme très divers dont le but est de "sensibiliser". "Nous réalisons un travail d’information, de prévention, et particulièrement au niveau des jeunes", explique la co-présidente. D’après les chiffres du ministère de l’Intérieur, les jeunes femmes de 18-29 ans constituent en effet 29% des victimes de violences conjugales sur la période de 2011 à 2018. Le Haut Conseil à l’Egalité constate même que les violences au sein des couples de jeunes adultes progressent.
A travers ce mois de prévention, l’objectif est d’atteindre "les femmes qui passent sous les radars". Eva Bronnenkant reprend : "Certaines personnes peuvent penser que les violences psychologiques ne sont pas des violences conjugales, alors que le cycle des violences et l’emprise commencent souvent par-là."
Quelques temps forts
Mardi 22 novembre, 14h30 au Grand Labo de Hôp Hop Hop.
La délégation du Doubs du Mouvement du Nid organise un procès fictif participatif (participation du public pour les jurés) d’un proxénète de mineure afin de sensibiliser le grand public sur cette thématique, et sur la prise en compte judiciaire du proxénétisme. Ce procès fictif, inspiré de faits réels, a été mis au point en partenariat avec Polymnia, startup de développement des arts oratoires.
Mercredi 23 novembre, 19h au Pixel. Le genre et le langage avec Sandra Nossik.
Sandra Nossik, maîtresse de conférence en sciences du langage à l’Université de Franche-Comté, nous parlera du langage et de ce qu’il véhicule comme représentations stéréotypées. Que nous apprennent nos pratiques langagières sur les rapports de pouvoir genrés ? Et comment se les réapproprier pour les subvertir.
Mercredi 23 novembre, 15h30 à 16h30 au Pixel. Sensibiliser les élèves aux violences faites aux femmes
Depuis deux ans, les élèves de Jules Haag, section Erasmus, ont été sensibilisé·e∙s à la question des violences conjugales. En collaboration avec leurs correspondant∙e∙s espagnol∙e∙s, les élèves ont comparé les différences entre ces deux pays sur la prise en charge de violences conjugales. Ce retour d’expérience est l’occasion idéale pour clôturer leur projet. Les élèves expliqueront ce qu’ils ont vu et partageront leurs créations. Proposé par le CIDFF du Doubs, Solidarité Femmes et le lycée Jules Haag.
700 femmes assassinées sous la présidence d'Emmanuel Macron
Chaque année, 225 000 femmes sont victimes de "la violence de leur conjoint ou ex-conjoint", d’après #NousToutes. Le collectif précise : "Nous manifesterons pour porter la voix de celles qui ne peuvent plus parler, la voix des 700 femmes assassinées sous la présidence d’Emmanuel Macron, et de toutes celles qui l’ont été sous les gouvernements précédents." Les chiffres sont sans appel : 80 % des plaintes pour violences au sein du couple sont classées sans suite et 65 % des victimes de féminicides avaient saisi les forces de l’ordre ou la justice. Seulement 0,6 % des viols sont condamnés.
La violence patriarcale ne s’arrête pas aux féminicides. Sur le lieu de travail, 1 femme sur 3 subit du harcèlement sexuel, 2 femmes racisées sur 3 sont victimes de propos discriminants. Toujours selon le collectif, 85 % des personnes trans ont enduré un acte transphobe et 80 % des femmes handicapées sont victimes de violences.